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L'infufion ou le firop de cette plante eft un excellent remède pour les pulmoniques; j'en ai vu de très-bons effets; j'ai même fait vider une vo❤ mique ou abcès dans la poitrine, à une malade qui avoit été mal guérie d'une pleuréfie, en lui faisant ufer pour boiffon ordinaire, d'une tifane faite avec une poignée de cette plante fur une pinte d'eau bouillie pendant un demi-quart d'heure, y ajoutant deux onces de fucre, après l'avoir paffée.

- Mathiole eftime la poudre de cette plante pour les defcentes des enfans; il faut leur en faire prendre vingt grains par jour pendant l'espace d'un

mois.

Hoffmann & le docteur Michel affurent que cette plante eft bonne dans le fcorbut.

Ses feuilles féchées, celles du trichomanes & du chiendent, réduites en poudre, en parties égales, & mêlées avec la quatrième partie de farine, mifes enfuite en confiftance d'électuaire avec quelque firop approprié, eft un remède pour la noueure des enfans, DE BOWLE,

4. CÉTÉRAC.

Ceterac Officin. C. B. 354. Afplenium five Ceterac I. B. t. iij. pag. 749; Dod. 468. Scolopendria vera Trag. 551. Scolopendrium quorumdam.

On emploie cette plante comme les précédentes, outre le firop, les tifanes & les infufions qu'on en prépare; on met auffi quelquefois une poignée de ce capillaire dans les bouillons, fur-tout dans celui qu'on fait avec un vieux coq, le mou ou le poumon de veau, & quelques autres herbes béchiques. La pouffière dorée qui fe trouve fous les feuilles, eft bonne dans la gonorrhée, au rapport de Mathiole; il en faut donner un gros, avec demi-gros de fuccin délayé dans un verre d'eau de plantin. La conferve des feuilles tendres du Cétérac eft

bonne pour la noueure des enfans, fuivant M. Bowle.

Quoique j'aie avancé ci-devant que les capillaires étoient des apéritifs qu'on pouvoit employer avec fuccès dans les obftructions des vifcères, il eft cependant à remarquer que, comme ils font d'une qualité fort tempérée, ils ne réuffiffent que lorfque ces obftructions font peu avancées; car elles font indomptables lorfqu'elles ont fait certain progrès.

La langue-de-cerf ou fcolopendre, que les herboriftes donnent tous les jours à la place des véritables capillaires, auffi - bien que les feuilles du polypode, font des plantes béchiques & expectorantes; elles font ci-après à la Claffe des plantes Hépatiques.

5. PULMONAIRE.

1. Pulmonaria maculofa Ger. Raii Hift. 488. Pulmonaria Italorum ad Bugloffum accedens, I. B. tom. iij. p. 595. Symphytum maculofum five Pulmonaria latifolia, C. B. 259. Pulmonaria vulgaris maculofo fol. Cluf. Hift. CLXIX.

2. Pulmonaria foliis Echii, Lob. ic. 586. Pulmonaria anguf tifolia rubente cæruleo flore, C. B. 260. Pulmonaria Plinii, anguftifolia Tab. ic. 558. Pulmonaria V. Pannonica Clus. Hist.

CLXX.

3. Pulmonaria arborea Offic. Pulmonaria Trag. 524; Dod. 474. Mufcus Pulmonarius C. B. 361; Lob. ic. 248. Lichen arborum five Pulmonaria arborea, I. B. t. iij. p. 759. [PULMONAIRE DE CHÊNE.]

La première de ces espèces eft commune dans les Alpes, les Pyrénées & les hautes montagnes; la feconde fe trouve en abondance dans tous les bois. On emploie indifféremment les feuilles de l'une & de l'autre, foit pour les tifanes & les bouillons, dans lefquels on l'ordonne par poignées, une pour chaque bouillon ou pour chaque chopine de tifane; foit pour en faire le firop, qui eft trèsutile dans les maladies du poumon: on peut fe

fervir de la racine conjointement avec les feuilles. La troifième efpèce vient communément fur les chênes & fur les autres grands arbres des forêts fur-tout en Lorraine & en Franche-Comté, où on l'appelle thé de Vofge, parce qu'on s'en fert à la manière du thé, une petite poignée en infufion fur chopine d'eau bouillante, avec du fucre: elle eft plus amère que les autres, & moins sûre dans fes effets.

La Pulmonaire de chêne eft aftringente comme les autres espèces de mouffe; ainfi on peut l'employer avec fuccès dans les cours de ventre, les pertes de fang & les hémorragies: elle eft vulnéraire appliquée extérieurement & prife intérieurement. Les premières efpèces de Pulmonaire ont la même vertu; elles font même recommandées, par quelques auteurs, pour les fuperpurgations & pour arrêter le vomiffement.

M. Ray rapporte que les Anglois fe fervent de la Pulmonaire de chêne en fubftance & en poudre, ou bien en firop, pour l'asthme, la toux & la phthifie; & qu'André Golieu, marchand de la même nation, avoit éprouvé que cette efpèce de mouffe avoit réuffi pour une jauniffe qui avoit éludé plufieurs autres remèdes. Il faifoit bouillir une poignée de cette plante dans une livre de bière légère, dans un pot bien couvert, & la réduifoit à la moitié; il en donnoit enfuite un verre le matin, & autant le foir.

6. RÉGLISSE.

Glycirrhifa filiquofa vel Germanica, C. B. 352. Glycirrhifa radice repente vulgaris Germanica, I. B. tom. iij. pag. 328. Glycirrhifa vulgaris Dod. 341. Liquiritia Brunf. Dulcis radix Trag. 925.

L'ufage de cette racine eft fi commun, qu'on ne fait point de tifane où la Régliffe n'entre, foit pour corriger, par fa douceur, la faveur défagréable des

autres ingrédiens, foit pour lui communiquet la vertu particulière qu'elle a d'adoucir l'âcreté des humeurs qui excitent la toux: on en met ordinairement demi-once dans chaque pinte d'eau; on ne doit la faire bouillir qu'un bouillon, de peur qu'elle ne rende la liqueur trop épaiffe & trop gluante.

Lorfque cette racine eft bien fraîche, il fuffit de l'infufer à froid dans les tifanes, ou même dans l'eau fimple; elle convient dans les maladies des reins & de la veffie, dans la pleuréfie & dans le crachement de fang.

Les fucs de Régliffe, noir ou blanc, font employés familièrement dans les rhumes & dans la toux opiniâtre; ce font des extraits faits par l'évaporation d'une forte décoction de Régliffe, à laquelle on ajoute des gommes adragant & arabique, du fucre, de l'amidon, & quelquefois de l'iris & de l'ambre gris.

La Régliffe entre dans un grand nombre de compofitions de Pharmacie, entre autres dans la thériaque, dans les pilules de rhubarbe de Méfué, dans les poudres des trois fantaux, dans celle diatragacant froide & celle diarrhodon, dans les trochifques de Gordon, &c.

7. PAS-D'ANE, Tuffilage.

Tuffilago vulgaris C. B. 197; I. B. tom. iij. pag. 563. Bechium five Farfara Dod. 596. Ungula caballina Trag. 418. Ungula afinina & Lactuca uftularia Germanorum Cord. Chamaleuce Plin. Filius ante patrem quorumdam.

Les feuilles & les fleurs de cette plante font en ufage, fur-tout les fleurs, lefquelles entrent dans la plupart des tifanes pectorales; on en ordonne deux ou trois pincées pour chaque pinte de liqueur: on en fait une conferve & un firop fimple, dont la dofe eft d'une once comme les autres. Le firop de Tuffilage compofé fe fait avec les racines, les

feuilles & les fleurs de cette plante, auxquelles on ajoute les capillaires & la régliffe. L'eau diftillée des fleurs de Tuffilage fe donne jusqu'à fix onces, & la conferve à demi-once.

Les feuilles de cette plante ne font pas moins utiles que les fleurs. M. Ray rapporte qu'Hiller, médecin du marquis de Brandebourg, a guéri plufieurs enfans étiques, en les nourriffant de feuilles de Pas-d'Ane qu'il faifoit cuire avec le beurre & la farine, comme d'autres légumes. On fait fumer ces feuilles aux afthmatiques; en Angleterre on les fume pour la toux. Boyle confeille d'y mêler la fleur de foufre & le fuccin en poudre ; il dit que ce remède a guéri plufieurs phthifiques.

Il y a des perfonnes qui eftiment la racine de Tuffilage autant que les feuilles & les fleurs, & qui l'emploient en décoction & en tifane, lors même qu'elle eft sèche. Fernel a employé le Tuffilage dans le firop de fymphito.

M. Tournefort nous donne une tifane pour la toux sèche, qui eft excellente. On prend quatre poignées de feuilles avec trois pincées de fes fleurs, deux poignées de fommités d'hyffope, une once de raifins fecs, trois cuillerées de miel de Nar bonne; on met le tout dans le fond d'un pot, & on y verfe quatre pintes d'eau bouillante; on fait jeter feulement trois bouillons on tire le pot du feu, on le couvre, & on paffe la tifane lorfqu'elle eft refroidie.

Simon Pauli, après Sennert, nous affure que la décoction des fleurs de Pas-d'Ane, faite dans le vin, à laquelle on ajoute un peu de myrrhe, de maftic & de litharge, eft excellente pour les ulcères des jambes des hydropiques, menacées de gangrène.

8. COQUELICOT, Pavot rouge.

Papaver erraticum majus, Rhaas Diofc. Theoph. Plin. C. B.

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