O vous tous qui traînez le poids de la misère, Pleurez fur votre ami, pleurez sur votre père, Baifez avec refpect la trace de fes pas.... Princes, entendez-vous ces accens lamen-> tables? Qu'il eft doux d'emporter des regrets vé ritables Dans l'horreur du trépas ? Combien de fois, BRUNSWICK, la nuit licencieuse, Prêtant à tes bienfaits une ombre officieuse Te vit dans les réduits épier le malheur ! Tes fecours vigilans furprenoient la mi-sère, Et le pauvre attendri voyoit dans fa chaumière Un Dieu confolateur.. O Princes: qu'il eft beau, ce zèle chari→→ table Qui couvre vos bontés d'un voile impéné→ trable! Par là votre vertu s'élève jusqu'aux cieux Par là vous imitez l'aimable Providence Qui, femant fur vos pas une heureuse abondance, Se dérobe à vos yeux. Dieux mortels! éteignez les flambeaux de la guerre, Liguez-vous pour bannir tous les maux de la terre, Par le droit des bienfaits règnez fur les humains; On bénira vos noms du couchant à l'aurore, Tandis que le bonheur ne ceffera d'éclore De vos auguftes mains. Entendez-vous LOUIS cet " télaire ange tur D'un peuple fortuné qui le nomme fon père, Appeller fous le dais l'auftère vérité? Attentif à fes vœux c'est le ciel qui l'ins pre Et le plus grand des Reis ne fonde fon empire Que fur l'humanité. Pour toi, fur la hauteur des voûtes azurées, Séjour délicieux des vertus épurées, Savoure, LÉOPOLD, d'ineffables dou ceurs, Ton cœur eft fatisfait : tu le vois fans nuage Ce Dieu dont ta bonté nous retraçoic l'image, En effuyant nos pleurs. Ce n'eft donc pas en vain qu'avec des traits de flamme L'Auteur de la nature imprima dans ton ame L'efpoir, le doux efpoir de l'immortalité : Oui; l'homme en dépouillant une argile Illuftre LEOPOLD, à ma lyre attendrie Je fais, en gémiffant, foupirer mes douleurs; Conduit par l'amitié fanglotante, éplorée; Quel Héros vient pofer fur ta cendre adorée Des guirlandes de fleurs? De la pourpre des Rois la fplendeur l'environne ; De civiques rameaux il treffe une couronne Et parmi les BOURBON S nous montre le modèle Des amis vertueux. Non, D'A R TOIS, tu ne peux te cacher à ta gloire ; Tant que de LEOPOLD rappellant la mémoire, L'Oder ira fe perdre au vafte fein des mers, En triomphe planant fur l'abîme des âges Vos beaux Noms, confacrés par les mêmes hommages, Vivront dans l'univers. Cette Ode a 24 strophes. Dans les fix avant-dernières, on trouve quelques vers foibles, quelques pensées trop peu faillantes. Onbénira vos noms, tandis que vous ferez du bien, ne dit pas grand chose. D'inéfables douceurs, la carrière de fon éternité, font peut être des expressions un peu trop my? tiques dans une Ode profane. If feroit à défirer que l'Auteur eût corrigé cinq ou fix vers des ftrophes que j'ai indiquées. J'aurois mieux aimé auffi qu'il eût dit : Qu'il eft doux d'emporter des regrets véritables Dans l'ombre du trépas. Que dans l'horreur. Doux dans l'hor. heur mè femble difparate. D'ailleurs ce trépas étoit glorieux & digne d'envie, plutôt qu'horrible. Je me fens foulagé, Monfieur, d'un poids qui m'oppreffoit. Je n'ai que des éloges à donner au refte de la Pièce. J'en ai lu dix à douze fur le même fujet. Je leur ai trouvé à toutes, pour ainfi dire, un défaut commun. Elles ont des préambules qui ne finiffent pas. L'un nous parle de Rome; l'autre du Czar; celui-ci de la Fable; celui-là de lui-même. Je ferois tenté de leur dire eh! Meffieurs dépêchons. Parlez-nous de Brunswick. J'ai lu je ne fçais où, qu'une femme ayant |