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quée & placée ici le lui rendroit. ...

ALINE.

C'est ce que je veux éviter; j'ai déjà tant d'obligations à cette dame, que je rougirois de lui demander encore de nouvelles graces; il est bien plus fimple de me défaire de ces habits, dont je me pafferai à merveille, & que même je ne portois jamais....

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CATHERINE.

Mais vous n'avez gardé que la robe que vous avez fur vous ? ...

ALINE.

Si-fait, fi-fait, j'en ai encore une autre....
CATHERINE.

Moi, à votre place, j'écrirois à cette dame au fujet de votre tante; elle lui feroit donner des fecours....

ALINE.

Eh, vous ayez donc oublié que cette dame voyage, qu'elle eft en Italie... (à part.) Hélas, n'eft-elle ici! Elle m'auroit protégée...

que

CATHERINE.

En Italie!... C'eft donc bien loin?

ALINE.;

Il faut un mois pour avoir une réponse.

CATHERINE.

CATHERINE.

Ah Jéfus! Eh, que diantre va-t-on faire. dans un pays perdu comme ça ?

ALINE.

Enfin, ma chere Catherine, vous m'avez promis de vendre mes habits. . . .

CATHERINE.

Eh bien, j'irai à la vieille fripperie tout-àl'heure, vlà qu'eft dit. . . . Je vois bien que yous faites une bonne action; mais pas moins le fecret de ça me tarabuste. . ..

ALINE.

Demain vous pourrez le dire, je l'avouerai moi-même à madame Durocher....

CATHERINE.

Demain ?...

ALINE.

Oui, je ne vous demande de la difcrétion que jufqu'à demain.

CATHERINE.

Allons, je ne dirai mot; vous pouvez vous fier là-deffus. Mais, à propos, mademoiselle Aline, parlons donc du beau monfieur qui vous a tant regardée dimanche dernier à la meffe.... Savez-vous qu'il eft venu ce matin Tome IV.

K

à la boutique? Madame Durocher étoit fortie; moi je gardois la maifon pendant que vous étiez à l'églife. J'étois dans la falle baffe à niaifer, vlà qu'un cabriolet s'arrête à la porte, & puis je vois entrer le beau monfieur. Dame, j'ai été toute ftupéfaite; il eft venu vers moi dar dar....... & y m'a demandé madame Durocher.... Monfieur, elle eft à l'office, c'eft aujourd'hui fête... Là-deffus y s'eft prit à dire qu'il voudroit bien acheter du bafin, des dentelles.... Tout en parlant y regardoit de côté & d'autre ; je gagerois qu'y vous cherchoit.... Moi, pour voir ce qu'il diroit, j'ai appellé Jofeph, qu'eft accouru. "Jofeph, ai-je fait, mademoiselle Aline eft-elle fortie, que vous fachiais? Oui, mademoiselle Catherine.Ah, j'en fuis fâchée, j'ai fait, elle auroit dit à monfieur combien nous avons de bafin rayé, moi je ne le fais pas. „ Ma fine, quand y vous a entendu nommer, il eft devenu de toutes les couleurs; j'ai fait femblant de rien', & y m'a questionnée fu vous tout du long, & enfin y s'eft en - allé....

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دو

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parler de moi, & de répondre à fes questions.

CATHERINE.

Oh, ce n'étoit que pour voir la mine qu'il feroit; car je vous réponds que je hais bien ces vilains hommes - là, qui veulent enjoler les filles.... A préfent que je fais les mauvais deffeins de celui-ci, je vous promets que s'il s'adreffe encore à moi, je le rembarrerai de la bonne façon..... Ah, j'oublie de vous dire: en s'en allant il a voulu me donner un louis; mais je l'ai refufé tout net, parce que je n'avois rien fait mériter ça, pour & que c'étoit apparemment pour me gagner à cause de vous.... Oh, cette penfée-là m'a mortifiée au vif!.. Je fuis fûre que j'étois rouge comme du feu.

ALINE.

C'est lui qui devoit rougir, s'il avoit une méchante intention....

CATHERINE.

C'est vrai. Il a beau être un grand feigneur, la pauvre Catherine, dans ce moment-là, avoit le degré fur lui.

ALINE.

Enfin, il connoîtra que dans notre état Catherine, on peut avoir des fentimens plus

nobles que dans le fien.....

CATHERINE.

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Vous êtes bien bonne, mamzelle, de me dire comme ça notre état; vous êtes éduquée ni plus ni moins qu'une demoiselle ; vous favez lire, écrire, vous avez dans la tête tout plein de belles chofes, & je ne fais combien de livres ; oh, il y a de la différence de vous à moi, & une bien grande!....

ALINE.

Il eft vrai que ma chere bienfaictrice m'a donné une éducation fort au - deffus de mon état; mais enfin je n'en fuis pas moins la fille d'un pauvre paysan.....

CATHERINE.

C'est toujours beau à vous de vous fouvenir de ça. Il y en a tant qui l'oublient!.... Mais que je vous acheve donc mon histoire. Je fais le nom du monfieur, il s'appelle le marquis d'Olfey, y loge à deux pas d'ici, chez fa mere madame la comteffe d'Olfey.....

ALINE.

Il a une mere? ....

CATHERINE.

Vraiment oui, & qu'eft une brave femme...

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