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DENCE

DE

merent dans les refolutions qu'elles avoient prifes d'imiter Fittes de autant qu'il leur feroit poffible la vie & les actions de Notre- LA PROVI Seigneur Jesus-Chrift qu'elles avoient choifi pour modele Dit. du nouveau genre de vie qu'elles alloient établir ; & parce que les fentimens que Dieu leur donna à ce fujet, furent à leur égard comme une marque affurée de la fainte volonté fur leur vocation, elles en firent leur premiere regle 'd'union, qui fut redigée par écrit en la maniere suivante.

Au nom de Dieu, Pere, Fils, & Saint Efprit, fous l'Invocation de la fainte Vierge la Providence Divine aiant difpofé que nous filles Seculieres de diverfes Provinces, affemblées fous la conduite d'une fainte veuve notre Superieure toute conJacrée à Dieu & à la charité du prochain, aïant eu pendant quelques années une mutuelle communication des fentimens de pieté qu'il a plu à Dieu nous infpirer nous avons reconnu que les lumieres & les graces que la divine Bonté a départies à chacune de nous en particulier.fe rapportent toutes & tendent à une même fin, qui eft de nous unir af. C. par une continuelle meditation & une fidelle imitation de fa fainte vie pour le Suivre en la compagnie de fes premieres faintes difciples, qui le fuivoient, & des autres qui l'ont fuivi dans tous les fiécles, cherchant les ames, & nous faisant toutes à toutes celles de notre fexe par fon efprit de charité pour les lui gagner Toutes, en procurant fon regne par tout, profeffant fes maximes Evangeliques par les œuvres & par l'instruction aux filles, en demeurant unies entre nous du lien indiffoluble de la dilection fraternelle en fon divin amour, quoique nous vinffions à étre feparées en diverfes Provinces & méme en des païs étrangers, en nous fécourant & aidant les unes aux autres de tout ce qui nous fera poffible, le tout avec l'agrément & les ordres de nos Superieurs. C'est ce qu'aujourd'hui, nous au nombre de huit, avons promis à Dieu toutes ensemble, par un pur amour, en renouvellant & confirmant notre union faite cydevant, & ce fur la fin d'une retraite de dix jours que nous achevons & que nous avons faite devant le faint Sacrement dans un lieu retiré, & après la Meffe & la Communion nous nous fommes donné le baifer de paix, pour témoignage de notre devotion & union en fefus-Chrift,le tout à la plus gran de gloire de Dieu, & à l'édification de fon Eglife Catholique, Apoftolique & Romaine. Amen. Fait à Paris ce jourd'hui 17Octobre 1652.

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FILLES DE

DENCE

DIEU.

DE

Après que ces bonnes filles eurent ainfi renouvellé leur IA PROVI- union, Dieu benit fi promptement & fi fenfiblement cette nouvelle Societé, que Madame Polaillon fe trouva bien tôt à la tête d'un grand nombre de Sœurs, toutes très capables d'établir & de conduire des Communautés. L'Archevêque de Paris fatisfait & édifié de cette Societé naiffante, par les témoignages avantageux qu'une infinité de perfonnes de merite lui en rendoient, après avoir confirmé tout ce qui s'étoit fait dans ces commencemens, fe declara le Protecteur de cette Maison ; & pour marquer l'eftime qu'il faifoit de cet Institut, il voulut en avoir plufieurs Communautés à Paris, dont les premieres furent celle de faint Loüis dans l'ifle Nôtre-Dame, & l'Hofpice de la Paroiffe de faint Germain de l'Auxerois,qui furent fuivies peu de tems après par celles du fauxbourg faint Germain, & de la Ville-Neuve. Plufieurs Prélats,à l'exemple de l'Archevêque de Paris,desirant avoir dans leurs Diocêfes quelques-unes de ces vertueufes filles, pour y établir des Couvens du même Institut, les villes de Mets & de Sedan furent les premieres où elles allerent faire des établissemens ; dans lefquels outre les inftructions qu'elles donnoient à la Jeuneffe, elles s'emploïerent avec beaucoup de zele à la converfion des perfonnes de leur fexe, engagées dans le Judaïfme, dont le nombre est fort grand dans la premiere de ces villes, & à faire rentrer dans le fein de l'Eglife celles que l'Héréfie en avoit feparées, qui étoient de même en grand nombre dans la feconde.Madame Polaillon établit auffi les Nouvelles Catholiques à Paris. Elle avoit fait le projet de l'établissement d'un Seminaire de filles & de veuves vertueufes, pour donner dans toutes les Provinces, & même dans les païs étrangers, s'il fe pouvoit, des Sujets capables de contribuer à la converfion & à l'inftruction des filles & femmes nouvellement converties ;mais cette pieuse Inftitutrice n'eut pas la fatisfaction de voir l'execution de fon deffein, qui, comme nous le dirons dans le Chapitre suivant, ne réüffit qu'après sa mort qui arriva en 1657.

Les filles, qui après deux ans d'épreuve, font aggregées dans la Communauté de la Maifon de la Providence à Paris, font à l'âge de vingt ans des vœux fimples de chafteté, d'obéissance, de fervir le prochain, selon les Constitutions de

DENCE DE

P'Inftitut, & enfin de ftabilité perpetuelle dans la Maison ; FILLES DE dans laquelle on reçoit auffi,moïennant une pension raison- LA PROVInable, les filles vertueufes, qui fans engagement à la Com- DIEU, munauté, veulent paffer tranquillement leurs jours dans ce Seminaire de vertus, où l'on n'admet jamais aucune fille qui ait fait faute contre fon honneur. A l'égard de celles qui y font reçues pour y être inftruites, elles ne doivent pas avoir plus de dix ans, doivent être tellement pauvres, qu'elles foient deftituées de tout fecours humain. Comme cette Maison a été établie par les liberalités de plufieurs Dames dont la Providence divine s'est servi pour cela, il étoit bien jufte qu'elles euffent quelque part dans le gouvernement de cette Communauté : c'eft pourquoi outre la Superieure, qui eft élue tous les trois ans, & le Superieur défigné par l'Archevêque de Paris, il y a encore deux Dames de pieté & de vertu, qui font prefentées par le Superieur & la Communauté à l'Archevêque, pour être admises en qualité de Bienfaictrices & Adminiftratrices de cetHôpital de la Providence. Ces Dames doivent fe trouver aux Affemblées avec le Superieur, la Superieure, & les Confeilleres ou Affiftantes, pour les affaires importantes,& aux Affemblées de toutes les Sœurs Vocales, lorfqu'on en convoque pour les affaires de la Maison; comme pour la reception des filles de la Communauté, ou l'élection des Officieres, fans néanmoins y avoir voix ; & elles examinent tous les trois mois les comptes de la Depofitaire ; & les arrêtent à la fin de chaque année. Outre les Sœurs du Seminaire, il y a encore des Sœurs Données, destinées pour les gros ouvrages de la Maison. Celles du Seminaire fons habillées de noir & leur habit eft fait comme celui des Seculieres: les Socurs Données font habillées de gris. Leurs Constitutions furent d'abord imprimées à Paris l'an 1657.& M. de Noailles Archevêque de Paris,enfuite, Cardinal, leur donna d'autres Reglemens, en explication des premieres Constitutions,qui ont été auffi imprimées à Paris l'an 1700. & qu'on peut confulter.

TILLES DE

I'UNION

CHRETIEN

RE.

CHAPITRE X X.

Des Filles& Veuves des Seminaires de l'Union Chrêavec la Vie de M. le Vachet Prêtre,

tienne

Inftituteur.

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Ous avons vu dans le Chapitre précedent que Madame de Polaillon non contente d'avoir fondé la Communauté des Filles de la Providence de Dieu, & d'avoir donné naiffance à plufieurs autres Communautés, tant dans Paris qu'en differentes Provinces, avoit auffi voulu former un Seminaire de veuves & de filles vertueuses, pour donner dans toutes les Provinces du Roïaume, & même dans les païs étrangers, des Sujets capables de contribuer à leur converfion & à l'inftruction des perfonnes de leur fexe nouvellement converties, mais que la mort l'avoit empêché d'executer ce projet. La gloire de cet établissement étoit reservée à M. Vachet, qui avoit beaucoup affifté de fes confeils Madame de Polaillon dans ceux qu'elle avoit entrepris. Il vint au monde au commencement du dernier fiécle, dans la ville de Romans en Dauphiné, & reçut au Batême le nom de JeanAntoine. Son pere Gabriel Vachet, & fa mere Alix Cot,. alliés aux Familles les plus confiderables de la Province,n'éfon éducation;& dès fes premieres anpargnerent rien pour nées on remarqua en lui de fi fortes inclinations pour le bien, qu'on ne douta point qu'il ne fît de grands progrès dans la vertu. Il fut envoïé à Grenoble pour y étudier chez les Peres Jefuites ; & après y avoir achevé fa Philofophie,il eut deffein de fe retirer dans quelque folitude; mais aïant confulté plufieurs Religieux, ils l'en détournerent, l'assurant que Dieu le deftinoit pour un autre état. Un oncle qu'il avoit à Grenoble le regardant comme fon heritier, parce qu'il n'avoit point d'enfans, voulut lui donner une Charge de Confeiller; mais ne se fentant point d'attrait ni aucune difpofition à fuivre le Barreau, il le pria de le difpenfer de cet Emploi; & craignant de ne pouvoir refifter aux pressantes follicitations qu'il lui pourroit faire dans la fuite, il pric le parti de retourner à Romans, où fes parens le deman

doicnt..

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