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nant un ton févère, fait de rudes réprimandes à fon pénitent, & lui impofe de rigoureufes pénitences. Il n'oublie pas fur-tout de le queftionner s'il n'a point de biens d'autrui; car fi le cas y écheoit, il s'applique, ou à fon Eglife, la reftitution qui eft dûe à l'homme volé.

Pour ce qui eft des Prélats & des Vertabiets, qui ne daignent pas recevoir la communion d'un inférieur, ils fe croiroient trop humiliés qu'on les vît aux pieds d'un Prêtre pour recevoir l'abfolution de leurs

chés.

Les termes dont les Arméniens fe fervent pour prononcer l'abfolution, font différens de ceux que les Grecs y emploient. Les termes de ceux-là font abfolus, & ceux des derniers ont une forme déprécatoire. Voici la for

mule des Arméniens: Que Dieu qui a de l'amour pour les hommes, vous faffe mifericorde ; qu'il vous accorde le pardon des péchés que vous avez confeffés, & de ceux que vous avez oubliés ; & moi par l'autorité que me donne l'Ordre Sacerdotal, felon les divines paroles, tout ce que vous avez délié fur la terre, fera délié dans le Ciel; avec les mêmes paroles, je vous abfous de tous vos péchés que vous avez commis par penfees, paroles & œuvres, au nom du Pere, du Fils, & du Saint-Efprit.

Du Sacrement de l'Extrême-
Onction.

Les Arméniens reconnoiffent l'Extrême-Onction pour un des fept Sacremens inftitués par Jefus-Chrift; mais ils en ont pref que aboli l'ufage, fous prétexte

que

l'Extrême-Onction ayant, difent-ils, la vertu d'effacer les péchés, les peuples fe prévaloient de cette opinion, pour s'exempter de la peine de confeffer leurs péchés, & de faire pénitence. Ainfi pour corriger cet abus, ils ont fupprimé le Sacrement de l'Extrême-Onction.

Il faut cependant remarquer ici, que dans les Eglifes d'Orient, on l'adminiftre indifféremment aux fains & aux malades ; car, difent-ils, Jefus-Chrift l'a inftituée pour guérir les maladies du corps & de l'ame ; & c'eft pour nous inftruire de ce double effet du Sacrement, qu'on l'appelle l'onction des infirmes: or il arrive affez fouvent que le corps étant en fanté, l'ame eft malade par la griéveté de Les péchés. :

Mais les Arméniens ont une pratique bien finguliere à l'égard

des Prêtres après leur mort.

le

Un Prêtre vient-il de mourir on en avertit auffi-tôt un autre Prêtre qui apporte le faint Chrême, & qui en fait des onctions en forme de croix fur la main fur le front, & fur le haut de la tête du cadavre, difant: Que la main de ce Prêtre foit bénie, ointe &fanctifiée par ce figne de la fainte Croix, par cet Evangile & par faint Chrême, au nom du Pere, du Fils, & du Saint-Efprit. Il répéte la même formule, en faifant les deux autres onctions: c'eft dans cette derniere cérémonie, concluent quelques-uns de leurs Doc, que confifte, à proprement parler, le Sacrement de l'Extrême-Onction. Les Arméniens ont encore pour pratique de laver les pieds de tous ceux qui font à l'Eglife. Après les avoir lavés, les Prêtres les oignent de

teurs

beurre, en mémoire du parfum que la femme péchereffe répandit fur les pieds du Sauveur. Ils fe fervent de beurre faute d'huile; qui eft rare dans le Pays : l'Evêle bénit avant que de comque mencer le lavement des pieds, & dit en le béniffant: Seigneur, fantifiez ce beurre, afin qu'il soit un reméde contre toutes les maladies ; qu'il donne la fanté à l'ame & au corps de ceux qui en reçoivent l'onction. Leur rubrique porte que cette pratique eft recommandée par les Apôtres infpirés du SaintEfprit.

Du Sacrement de l'Ordre.

Le rit que les Arméniens obfervent dans les Ordinations, eft conforme, plus qu'aucun autre des Eglifes d'Orient, à l'Eglife Romaine. Auffi fe glorifient-ils de l'avoir reçu du Pape faint Gré

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