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De MONSIEUR FELIX, Confeiller du Roy, Premier Chirurgien de Sa Majefté, Chef de la Compagnie des Mai tres Chirurgiens de Paris, & de la Chirurgie du Royaume.

N

Ous Premier Chirurgien du Roy, certifions avoir lû un Livre qui a pour Titte, Le Chirurgien d'Hôpital, composé par Monfieur Bellofte, Chirurgien Major de l'Hôpital de Briançon cantenant fa pratique dans la cure des Playes, que j'ai trouvé fort bonne, appuyée fur des bons principes, & autorifée de plufieurs de fes experiences. Il fera tres utile à ceux qui veulet s'instruire de leur profeffion, & qui cherchent les moiens fürs & commodes pour réuf fir promptement dans la guerifon des Playes. Cette Methode parroîtra nouvelle à plufieurs; mais elle ne l'eft point aux perfonnes qui s'attachent comme Monfieur Bellofte à perfectionner leur Art,qui font laChirurhgie avec reflexion, & qui s'appliquent à connoître les voyes de la Nature & à les fuivre; c'est pourquoi nous jugeons ce Livre tres avantageux aux bleflez & aux Chirurgiens. A Verfailles le 20. Aouft. 1695. FELIX.

LE

CHIRURGIEN

D'HOPITAL,

OU

NOUVELLE

MANIERE

douce & facile pour guerir pomptement toutes fortes de Playes.

PREMIERE

PARTIE

où l'Auteur établit fa methode par plufieurs raifons tirées de l'Experience.

CHAPITRE PREMIER. Des quatre Intentione qu'on fe propofe dans l'ufage des Termes.

L eft à croire que les premiers
Left à croire

I homes qui traiterent les plaies (e contenterent dabord de raprocher le mieux qu'ils peurent les parties divifées, & qu'après avoir ôté

A

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les corps étrangers, & arrêté le fang pat la ligature, ou par des matieres aftringentes & obftruentes, ils attendirent ils attendirent que la nature pouifat de nouvelles chairs à la place de celles que le bleffé pouvoit avoir perdues mais cette pratique n'ayant pas toûjours réüffi, & les dé pôts qui le faifoient dans les cavitęz qu'on laiffoit vuides fans permettre aucun écoulement, aiant obligé de r'ouvrir ce qui s'étoit renfermé, on juge a que pour faivre une pratique uniforme dans tous les panfemens, il étoit plus fûr de tenir les bords de la playe écartez, iufqu'à ce que le pus, qu'on regardoit comme un excrément nuifible, eût été entierement exprimé qu abforbé dans les étoupes ou tentes dont on s'avifa de la remplir, Dans la fuite on a voulu fe fonder en raifous, & trouver dans cette conduite de grands avantages par deffus la méthode precedente qui s'accordoit au principal deffein qu'on devoit avoir de favorifer la prompte réunion.

FABRICE D'AQUAPENDENTE, Chap. 8. des playes, ne donne que trois usages -aux Tentes : Plufieurs après lui leur en donnent quatre : Le premier, pour tenir Jes orifices des Playes dilatez: Le fe

cond, pour introduire par le moyen les remedes au fond des Playes: le troifiéme, pour aider à faire fortir les corps étrangers: & le quatrième, afin que ces fubftances fpongieufes s'imbibent des impuretez, & retiennent les excrémens dont les Playes fe rempliffent.

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Il faut voir prefentement fi les Inten tions qu'on fe porpofe pour leur ufage fe peuvent accomplir fans leur fecours, afin de ne rien changer fans raison dans l'ordre du panfement des Playes, & de ne rien fupprimer témerairement de tout ce qui peut contribuer à foulager les Malades, à faciliter leur guerifon.

CHAPITRE II

Réponse à la premiere Intention, qui comfifte à tenir les Playes dilatées.

P

Uifqu'il eft certain que la Nature tend toûjours à la réunion, il n'est pas neceffaire de tenir les bords des playes feparez, parce qu'en dilatant aux premiers Appareils feulement, l'on fatisfait pleinement à cette intention, & l'on obtient tout le fruit qu'on pouvoit ef

perer de la dilatation, laquelle confifte à retirer de la cavité d'une playe les matieres incommodes, & capables de boucher les vaiffeaux qui rendent beaucoup de fang, & de remettre les parties dans la meilleure fituation. Cependant je ne condamne pas dans tous les appareils de certaines playes, Rufage des dilatans & quelquefois des tentes dont il eft befoin, ou pour contenir & appuyer les aftringens, ou pour arrêter l'hemmorragie,

• pour empêcher la réunion des incifions fraîches que l'on fait quelquefois, & qui font trés- neceffaires au premier appareil des playes d'armes à feu,sur tout lorsque l'on doute qu'il foit resté dans la playe quelque corps étranger,ou que quelque efquille qui ne peut étre réünie, doit s'en feparer. Mais paffé les deux ou trois premiers jours, l'ufage des tentes eft non feulement inutile mais même pernicieux, particulierement aux playes d'armes à feu, qui fe dilatent toujours affez d'elles-mêmes par la chute de la chair meurtrie communement appellée efcharre; & l'on ne doit pas apprehender la réunion, qu'elle ne foit entierement feparée.

L'on n'a point vu de playe se réunir tandis que quelque corps étranger y eft

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