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dans ma Cour comme un allié, dont la foi ne m'était point fufpecte; qui m'eût dit que le perfide n'y venait que pour exécuter le cruel projet, qui devait m'accabler de honte & de douleur! Libre dans mes Etats, il féduit mes Sujets; il enleve ma fille; Pharnace, c'est à vous à venger cette injure; Zulime vous fut promise, fa main fut le feul prix dont je crus pouvoir acquitter les foins d'un Héros; jufqu'à ce jour, tout nous a réuffi. L'ennemi renfermé dans Grenade ne peut plus nous oppofer qu'une faible réfiftance. Forçons le dans fon dernier retranchement. La flamme & le fer détruifent ces murs odieux. Vous que j'ai toujours ramenés triomphants, guerriers accoutumés à braver les plus grands périls, qu'une nouvelle audace anime aujourd'hui vos cœurs généreux ; ne redoutez point les vains efforts du tyran que je vais attaquer, & fongez, en combattant, que vous fervez votre Roi, & que c'eft lui-même qui vous guide.

Le refte de cette fcène eft rempli par Arbate, Général des Troupes de Maroc, lequel, quoique capable de bien faire la guerre, confeille à fon Roi de

faire la paix, fi le Roi de Grenade confent à rendre Zulime.

Pharnace, Prince de Fez, amoureux de la Princeffe & de la gloire, eft d'un fentiment oppofé; mais Arface défere à celui d'Arbate qu'il députe au Roi de Grenade chargé de cette propofition.

Pharnace refté feul avec Arbate, exige de lui qu'il le conduife déguisé dans la Ville, pour y voir un moment l'objet de fon amour.

Arlequin vêtu en Pandoure parait fur les murailles de la Ville; il amufe agréablement les Spectateurs par l'enjouement & la variété de fes lazis, & par la querelle qu'il prend avec, Scapin. Arbate arrive, Scapin le prie de l'in-. troduire dans Grenade où il est attiré par la jeune Coraline, fuivante de la Princeffe captive. Les formalités qu'on obferve en conduifant dans la Ville le Plénipotentiaire du Roi de Maroc, font naître entre Arlequin & Scapin de nouveaux jeux de Théâtre, qui ne conferveraient pas leurs graces dans une defcription. Le Roi de Grenade, après la délibération de fon Confeil où la violence triomphe de la raifon &

de l'équité, prend l'injufte parti de ne point rendre le Princeffe, & de la contraindre d'époufer Cléarte fon fils dans le même jour.

Zulime fe plaint de fes malheurs à Coraline fa confidente, qui la flatte de lui procurer l'entretien de quelqu'un de la fuite de l'Ambassadeur du Roi fon pere, par le moyen du Capitaine leur conducteur, qui eft un de fes Amants. Ce Capitaine s'acquitte de fa promeffe, & croyant n'amener à laPrinceffe qu'un domeftique de fon pere, il lui préfente le Prince de Fez fon Amant, qui ne jouit qu'un inftant du bonheur de la voir, forcé de s'en féparer par les aufteres loix de la guerre.

Au commencement du deuxieme Acte, on rend compte au Roi du fuccès infructueux de fon ambaffade. La continuation de la guerre eft décidée; on fait une revue générale des Troupes d'Arface; les affiégés font une fortie, dont le tableau eft vif & occupant: ils font repouffés. Les lazis fe mettent dans ces combats, & font rire les Spectateurs parmi les images de la mort.

Le Théâtre change, & repréfente l'appartement de Zulime, qui eft encore tremblante de l'action qui vient de fe paffer. Coraline la raffure, & péné

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trée de l'état de compaffion où elle voit fa Maîtreffe, elle imagine un moyen de l'en tirer, & fort pour aller chercher le Capitaine fon Amant. Cléarte entre avec Arlequin, à qui il propofe de fortir de la Ville pendant la nuit qui approche, & d'examiner ce qui fe passe au camp ennemi. Arlequin y consent après bien des difficultés de fa part, & les carefles de celle de Cléarte. Ils fortent ensemble: Coraline arrive avec le Capitaine, qu'elle engage à force de promeffes, à livrer aux affiégeans porte où il commande. Ils fortent pour dépêcher un Exprès aux généraux d'Arface.

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Le Théâtre change au troifieme acte, & redevient comme il était au commencement de la Piece, excepté qu'il eft obfcurci, parce que la fcène fe paffe pendant la nuit. L'Exprès envoyé par le Capitaine, Amant de Caroline, fort de la Ville, & paraît embarraffé de trouver le pavillon de Pharnace. Il eft arrêté par la ronde qui le conduit à ce Prince auquel il dit devoir communi

des chofes de la plus grande conquer féquence. Cependant on ouvre une fauffe porte de la Ville, on en voit fortir Arlequin qui fait des lazis de.

frayeur. Scapin entre, l'apperçoit, & fe doutant que c'eft un efpion, tâche de le joindre. Arlequin, fans voir Scapin, fort du Théâtre, en continuant fes obfervations, & Scapin le fuit, autant que la nuit peut le lui permettre. Cependant Pharnace entre, & dit à l'Exprès que la ronde lui a amené, que le jour va paraître, & qu'il faut fe hâter. Celui-ci répond qu'il peut marcher avec fes Soldars, & qu'il eft prêt à leur fervir de guide. Ils fortent, le point du jour paraît, un tambour bat la diane: Arbate donne fes ordres pour l'aflaut; Scapin lui amene Arlequin garotté comme un efpion de la Ville, & du Prince Cléarte en particulier; & fur ce qu'on demande à Arlequin ce qu'il vient faire dans le Camp du Roi de Maroc, il répond qu'il exerce les fonctions de la charge de curieux de camp, qu'on vient de créer à Grenade en fa faveur. Enfin la peur lui fait déclarer l'ordre qu'il at reçu de fon Maître, qui est déjà forti de la Ville, pour attaquer les Troupes d'Arface, pendant l'affaut. Arbate lui promet la vie, & une récompenfe, s'il veut lui donner les moyens de furprendre Cléarte; il refufe d'abord; mais Arbate ordonne qu'il foit pendu fur le

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