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ment des parties qui nous compofent, n'aura pas de peine à fe rendre à ce raifonnement: toutes ces mêmes parties font tellement unies les unes aux autres, qu'elles ne peuvent fouffrir la moindre feparation fans douleur, fans caufer quelque épanchement, ou quelque autre defordre, car ce n'eft pas feulement l'air qui carie les os, comme l'experience le fait voir; mais aufli l'aliment des parties nerveufes alteré par un acide malin, & generalement toutes les matieres ; qui font allez acides pour exciter une fermentation & une corruption dans les lieux de leur fejour, quand elles y font retenues par les tentes, ou par quelque autre ob

ftacle.

Si DOLE'E dans fa Chirurgie ne deffent pas abfolument les tentes,au moins fait il voir qu'il s'en faut fervir avec grande circonfpection, ce qui veut dire que leur ufage eft dangereux.

ETMULLER dans fa Chirurgie medicale eft du même fentiment, il attache à l'ufage des tentes des accidens qu'on doit fort apprehender; il confeille l'ufage des pluma ceaux & fupprime entierement les tentes dans les playes des nerfs des tendons & des articles. Il y

a encore fujet de croire que cet Auteur 'étoit pas porté pour les tentes, en ce qu'il eft d'avis qu'on se serve du beaume vulneraire dans la guerifon des playes, car ce remede en procurant ane prompte réunion, & la regeneration des chairs, eft directement oppofé à l'ufage des rentes qui contrarie l'un &

l'autre.

Tout ce que nous avons d'Auteurs renommez dans la Medecine qui ont traité de la Chirurgie, & de la gueri fon des playes font à peu prés dans cet te opinion;j'en citerois un grand nombre, fi je croyois que ceux que j'ay marquez ne fuffent pas fuffifants. L'on peut voir comme il Eft dit dans la Preface, que Septalius & Magatus fameux medecins qui ont exercez la Chirurgie en Italie, ont fuivi cette metho de l'efpace de quarante ans avec un heureux fuccez.

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M. Caufapé Docteur en Medecine dans fes obfervations fur le frequent ufage de la faignée fupprime tout à fait les tentes fans aucune referve,s'apuyant fur des raisons que j'avois conçues aque fon Livre me tombât entre les mains;mais on peut croire que cet Auteur n'a pas écrit fur cette matiere fãs être

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entierement perfuadé par experience de ce qu'il a dit, car ce feroit une temerité d'écrire & d'affirmer une chofe de pratique dont on n'auroit point vû l'évenement, & de vouloir établir une methode fur des principes douteux & purement fpeculatifs.

Je m'attends que fur ce fujet, auffibien que fur toutes les opinions qui paroiffent nouvelles, il fe trouvera beaucoup de gens qui foûtiendront un parti contraire; mais en matiere de faits qui peut être juge competant que l'expe- rience? la feconde partie de cet Ouvrage rendra un fidéle témoignage de la verité.

Dans cette premiere,je crois expliquer fuffisamment les raifons qui m'ont obligé de fupprimer l'ufage des tentes & des dilatans; & je ne puis approuver, le procedé de ceux qui s'en fervent, parce qu'ils ont veu d'autress 'e n fervir ou parce que les Anciens l'ont ain preferit. La gloire des bons fuccez,comme le blâme des mauvais, dira-t'on ne retombe point fur eux, ils ont pour gatans la coûtume regnante, & l'antiquité; mais les Sciences & les Arts n'ont jamais deû le renfermer dans des bornes fi juftes, & ce feroit faire tort à

la railon, à l'intelligence & à l'experience, que de leur donner des loix fi feveres, & de leur ôter une liberté qui doit durer autant que le monde.

CHAPITRE VII.

Raifons qui prouvent les mauvais effets

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des Tentes.

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Lufieurs Anciens & quelques Modernes qui ont écrit de la Chirurgie & de la guerifon des playes, & qui femblent avoir pouffé affez loin cette principale partie de la Medecine, ont parlé des tentes comme de chofes indif ferentes, laiffant à la conduite des Chirurgiens le foin de les employer ou de les fupprimer comme bon leur fembleroit. Ils n'ont pas crû cette matiere affez de confequence pour y donner leur attention, & regardant ces moyens avec des yeux étrangers, ils s'en font rapportez à la bonne foi de ceux qui en ont parlé les premiers. Ils n'ont pas remarqué apparemment, come j'ai fait plufieurs fois,les mauvais effets que produifent les tentes, dont l'ufage fait perir indifferemment, & des malheureux & des perfonnes de merite, qui font toujours à regretter dans un état.

Enfin ce que l'on voit arriver tous les jours dans la cure de toutes fortes de bleffures, ne doit pas furprendre: ce n'eft pas d'aujourd'hui qu'on a pris une chofe pour une autre,& nôtre penetration n'eft pas affez grande pour co. noître toutes les verités qu'il nous feroit neceffaire de fçavoir,pour decouvrir les caufes de tous les accidens & les defordres qui arrivent aux playes. Tous ceux qui ont traité de ces maux, fe font efforcez de les expliquer conformement. à leurs opinions, comme je fais mon poffible de les expliquer felon la mienne. Mais comme les occafions de voir des playes font prefentement affez frequentes, il fera facile à chacun de s'é claircir de la verité,& de faire la diffe rence de toutes ces opinions.

M. Charriere a confeillé dans fon livre des operations fur l'article des playes d'ellayer exactement toute la matiere qui eft dans une playe & de pouffer les dilatans ou bourdonnets julques dans les plus petits recoins, pour empêcher qu'elle n'y fejourne, & qu'elle ne foit pompée par les veines pour être portée au coeur fuivant les loix de la circulation:& il ajoûte que l'air eft le plus puiffant ennemi des playes; cette matiere

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