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LA belle, l'infortunée Suffolk tombe à genoux, & éleve en filence vers le Ciel fon cœur & fes yeux, où font peints l'amour de fa Religion & la tristesse de son ame. A peine eft-elle demeurée quelques inftans dans cette attitude, qu'on voit les nuages de (*) fon front s'éclaircir par degrés, & fon visage devenir éclatant de graces & de majefté; on eût dit qu'elle refpiroit déjà une vie immortelle. Alors elle fe releve, & d'un ton plein d'affurance & de grandeur » Si ce font là, dit-elle, les conditions »... Avant qu'elle eût achevé (**), Gilfort s'eft élancé comme un trait vers elle, & l'accable de tout fon défefpoir, s'efforçant d'étouffer fur fes levres sa vertucuse réfolution. (Époux barbare, est-ce ainfi que tu l'aimes?) Bientôt fondant en larmes, l'air farouche & déterminé, dans l'égarement d'une frayeur qu'il n'éprouvoit que pour elle, il se frappe le sein; & donnant un libre cours à l'expreffion de fa douleur effrénée: Ah! rappelle-toi tout le temps de notre union; dis, peux-tu me

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(*) Comme on voit s'éclaircir le front des Cieux, lorf qu'un vent foudain fouffle, & dilipe les nuages. (**) Gilfort avoit été élevé dans la Religion Romaine,

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non m'ami, oblia tutto il paffato; ma se ancor te ne rimembra, fe tu m'ami ancora, „, mai, nò mai farà che tu abbia il coraggio di pronunziar freddamente la fentenza di morte di quello sposo, che ti fu così caro.

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,, O tu, che m' hai tanto amato, che mi ftrignevi nelle tue braccia; che mi giuravi che gl' Im» perj erano un nulla a'tuoi occhi, a confronto del tuo amante; che mi dicevi che il deftino non avea che aggiugnere alla tua felicità; che tu non avevi più altro voto da formare, che quello di veder fempre fuccedere un avvenire fimile al prefente... Ah, fe Gilforte più non t'è caro, crudele, ecco i carnefici, di loro ,, d'immergere, al tuo cofpetto, il pugnale in feno al tuo fpofo. Ah, forfe tu faresti assai barbara » per farlo! Ma tuo padre... Sì vicino del fuo fepolcro, vuoi tu farcelo fcendere ne'tormenti? Potrai tu comportare che quel poco di fangue, che gli rimane, bagni i piedi d'un carnefice, e di vederlo fumar fu la terra!... Ma tuo padre non t'ha mai amata, tu hai da punirnelo.,,

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Allora un vecchione s'avanza a paffo lento: debole, decrepito, foftenente appena il pefo de

montrer un feul inftant où je ne t'aie pas » aimée? Si tu ne m'aimes plus, oublie

tout le paffé; mais fi tu t'en fouviens, fi » tu m'aimes encore, jamais, non jamais » tu n'auras le courage de prononcer froi» dement l'Arrêt de mort de l'époux qui te » fut fi cher.

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» O toi, qui m'as tant aimé, qui me

preffois dans tes bras, qui me jurois que "les Empires n'étoient rien à tes yeux au prix de ton amant; qui me difois que le » destin ne pouvoit plus rien ajouter à ta » félicité; que tu n'avois plus d'autres vœux » à former, que de voir toujours fuccéder » un avenir semblable au préfent... Ah! f » Gilfort n'eft plus aimé de toi, cruelle, » voilà des bourreaux, dis-leur d'enfoncer » le poignard dans le fein de ton époux, à » tes yeux. Ah, tu ferois peut être allez barbare le faire! Mais ton pere... » fi près de fa tombe, veux-tu l'y faire defcendre dans les tourmens? Souffriras» tu que ce qui lui refte de fang, arrofe less » pieds d'un bourreau, & fume à tes yeux fur la terre!... Mais ton pere ne t'a ja→ mais aimée, tu dois l'en punir »

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ALORS an vieillard s'avance lentement; foible, d'crépit, foarenant à peine le poids

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gli anni, e delle mortali cure dell' anima füa:: quefti era fuo padre: col capo ignudo, cogli: abiti negletti, e male adattati, egli s'accosta: vacillando, e cogli occhi in dolente guifa piegati verso la terra. Quand' egli fu vicino a fua: figlia, tre fiate rivolfe in altra parte il volto, per: nafcondere il fuo dolore, e con voce già vicina a mancare:,, A me, dic'egli, che sono giunto al termine di mia carriera, e sì vicino a morire, questa mannaja non può rapirmi che un giorno di vita. Ma tu, mia figlia, tu l'obbietto delle mie tenerezze, non potrò io perfuaderti di vivere? Le mie lagrime, l' ultime mie lagrime. fcorreranno effe in vano? Ah, fe mai avviene che tu provi la dolcezza d'effer madre, tu allora più non biasumerai l. affanno del tuo genitore. Nel finire tali parole, egli mette: acute ftrida; rufcelli di lagrime rigar fi veggono le appaffite, diffeccate fue guance... Ritornande verfo fua figlia, egli afferra con violenza la di lei mano, e ftrignendola alle fue labbra : Pren,, di dunque un pugnale, fquarciami il feno, , e dammi follievo.,, Rifinito, egli cade a' piè. di fua figlia, chiamandola crudele, e lorda nella polvere i fuoi canuti capegli..

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Uomini crudeli, ed infenfibili, non avete vo compaffion veruna di lei? Non vi ftancherec = pi di tormentare, di defolare. il di lei cuore,

des ans & des mortels ennuis de fon ame:: c'étoit fon pere: la tête nue, les vêtemens négligés & en défordre, il s'approche en chancelant, & les yeux triftement baiffés vers la terre. Lorfqu'il fut près de fa fille,› trois fois il détourna fon visage pour cacher fa douleur, & d'une voix prête à s'éteindre: » Moi, qui fuis arrivé au terme de ma » carriere, & fi près de mourir, cette ha» che ne peut me ravir qu'un jour de vie. » Mais toi, ma fille, toi l'objet de ma ten» dresse, ne pourrai-je t'engager à vivre? » Mes larmes, mes dernieres larmes cou» leront-elles en vain? Ah, fi tu éprouves » jamais la douceur d'être mere, tu ne blâ-» meras plus alors la douleur de ton pere » En finiffant ces mots, il pouffe des cris aigus; des ruiffeaux de larmes roulent le long de fes joues flétries & defféchées... Revenant à fa fille, il faifit fa main avec violence, & la preffant contre fes levres: » Prends » donc un poignard: perce-moi le fein, & » foulage-moi ». Épuifé, il tombe aux pieds de fa fille, en la nommant cruelle, & fouille dans la pouffiere fes cheveux blancs.

HOMMES cruels & infenfibles, n'aurezvous point pitié d'elle? Ne vous lafferez-yous point de tourmenter, de défoler fon

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