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AIR: Ma fable eft-elle obfcure? lure, lure.
Dans un défert parut un phénomene,
Pour Fadmirer tout le monde y courut;
Tant qu'il brilla, l'audience y fut pleine
Il s'éteignit, la foule disparut.
Italiens, ma Fable eft-elle obfcure?
Lure, lure, lure;

Le Public vous l'expliquera,

Lera, lera, lera.

L'ORACLE.

AIR: Adieu paniers, vendanges font faites.

Profitez bien de vos recettes,

fix francs,

Pendant que vous prenez Lorfque vous n'aurez plus d'enfans, Adieu paniers, vendanges font faites. (i) Iffé paraît, & demande à fon tour quel fera le fort de fon amour. L'Oracle lui répond fur l'air de l'Opéra.

Iffé, de Dorimon doit être le partage,
Il eft Seigneur de ce Village.

(1) On comprend facilement que ce couplet portait fur les Enfans de Poitiers; dont j'ai parlé plus haut, & qui avaient attiré tout Paris. C'était en faveur de leurs jeunes talens, que l'on avait permis aux Comédiens de prendre fix francs.

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Nous pafferons rapidement au dénouement, pour épargner au Lecteur les craintes d'Iffé, qui ignore que le Berger qu'elle aime, eft ce même Dorimon à qui l'Oracle la deftine. Dorimon le lui apprend, & par cet aveu, il calme tous les troubles de fon cœur.

La Parodie finit par leur union; tous les Habitans du Village qui prennent part à leur bonheur, forment des danfes qui terminent cette Piece.

Elle eut beaucoup de fuccès. Romagnefi qui en eft l'auteur, n'avait cependant fait que traveftir & fuivre pied à pied la Paftorale d'Iffé, que l'on donnait alors pour la quatrieme reprife. Les paroles en font de la Mothe, & la mufique de Deftouches.

DEBUT DE BALETTI.

Le premier Février, le fieur Baletti, fils du fieur Mario & de la Demoiselle Silvia, débuta par le premier rôle dans la Comédie du Petit - Maître Amoureux. Il fut très-bien reçu du Public, qui lui trouva beaucoup d'intelligence, & que Mademoiselle Silvia avait favorablement difpofé par le com pliment fuivant.

Meffieurs, pardonnez à l'inquiétude qui m'amenne ici, il n'appartient qu'à vous de la calmer; elle eft fi forte & fi naturelle, que vous en ferez peutêtre touchés. Vous allez décider du fort du nouvel Acteur qui va paraître ; fa fortune eft entre vos mains, c'est une mere encore plus tremblante que fon fils, qui vient folliciter pour lui votre indulgence.

Il n'a pas tenu à moi qu'il n'ait renoncé au parti qu'il embraffe ; j'y ai fait tous mes efforts, mais ni mes prieres, ni mes représentations n'ont pû l'en détourner; en vain lui ai je montré toutes les difficultés, en vain en lui parlant des talens qui lui font néceffaires pour mériter vos fuffrages, l'aije humilié, peut-être, plus qu'il ne le méritait rien ne m'a réuffi. J'y ai perdu jufqu'à mes larmes, & ce qui redouble en ce moment ma crainte c'eft que c'est moi que j'accufe de l'inutilité de mes efforts. Oui, Meffieurs, c'eft à moi à qui je m'en prends. Il eft fi doux de vous plaire, ou feulement de s'imaginer qu'on vous a plû ; & dans les occafions où vous avez bien voulu récompenfer mon zèle par quelques applaudiffemens, j'y ai paru fi fenfible,

que j'en ai laiffé éclater devant lui une joie fi imprudente, qu'elle eft devenue aujourd'hui l'attrait invincible qui le détermine, & qu'enfin l'efpérance d'avoir quelque jour un peu de part à cette joie fi délicieuse, ne lui permet plus de voir à quel prix vous la donnez; ainfi, Meffieurs, ce font les bontés que vous avez eues pour moi, qui l'expofent aujourd'hui au danger qu'il va courir ; & j'ai recours à la même bonté pour l'en tirer.

Ce difcours fut fort applaudi, & le jeune Acteur auquel on trouva beaucoup de difpofitions. ne le fut pas moins. Il fut reçu avec le fieur Carlin au mois d'Août de l'année fuivante.

LE MARI GARÇON.

Comédie en trois actes, en vers libres, 10-Février 1742. (1)

LEANDRE ouvre la fcène avec Fi

nette, Suivante de la Comteffe, dont il paffe pour être le frere, quoiqu'il foit uni avec elle par les nœuds d'un hymen fecret. Il s'informe de l'état de la fanté de fa four prétendue; Finette lui répond qu'elle fe porte bien, & qu'elle ne perd aucun des plaifirs qui font raffemblés à Forges, pour divertir les malades vrais ou faux. Elle fait le portrait du Médecin, qui préfide à ces Eaux:

L'aimable homme! c'eft un modéle
Que devraient fuivre fes Rivaux ;

Ils veut que les Buveurs respirent

Le plaifir en tout tems, la joie à tout propos.. Plas on a foin, dit-il, de tracaffer ces eaux,, Plus elles font de bien, & plus elles tranf pirent..

(1) La scène eft aux Eaux de Forges.

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