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Par d'étonnants revers le sort veut que j'expie
Les étonnants succès qui signalisent ma vie ;
Il veut faire admirer à la postérité

Mon infortune autant que ma prospérité..

Tout se tait; tout a fui dans une horreur profonde,
Et seul, je semble errer sur les débris du monde.
Je n'irai pas plus loin: j'attends ici mon sort.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que je brave la mort.
Demanderai-je aux Dieux qu'un trépas plus illustre
Au nom de Marius ajoute un nouveau lustre?
Quarante ans de combats m'ont épargné ce soin,
Et pour être immortel, je n'en ai pas besoin.
Expirer loin de Rome, en cette solitude,
N'est-ce pas la punir de son ingratitude?

Je l'abandonne en proie au plus pressant danger.
Oui, me laisser mourir, c'est assez me venger.
Teutons, Cimbres, Gaulois, que ce jour vous rallie;
La mort de Marius vous livre l'Italie.

Mais Sylla cependant ne recueille-t-il pas
Cet absolu pouvoir, objet de nos débats?
Favorable à ses yeux, mon désespoir seconde
Son orgueil qui l'appèle à l'empire du monde.
Est-ce ainsi que mon coeur apprit à le haïr?
Son plus fidèle ami le put-il mieux servir?

Ah! quels que1 soient les maux dont la mort nous delivre,
Montrons-nous Marius, en osant encor vivre.

Dussé-je encore m'attendre à des plus grands revers,
Je ne puis me résoudre à céder l'univers.
Vivons, tant que ce noble et puissant héritage
D'un autre que mon fils peut être2 le partage;
Vivons, tant qu'un sénat, guidé par l'intérêt,
N'aura pas à mes pieds révoqué son arrêt;
Vivons, tant que ce bras, pour victoire dernière,
N'aura pas à Sylla fait mordre la poussière;
Vivons: le Ciel le veut. En ces lieux j'apperçois
L'abri qui m'est offert sous ces rustiques toits.
C'est chez l'infortuné que la pitié se trouve:
Sans peine on compatit aux maux que l'on éprouve.
A travers tant d'écueils les Dieux qui m'ont sauvé,
Au plus obscur trépas ne m'ont point réservé.
Leurs mains, qui sous mes pas aplanissent la route,
Pour un grand avenir m'ont réservé sans doute.
Eprouvons les destins, fatiguons leur courroux,
Voyons si le malheur est plus constant que nous.
(Marius à Minturnes.)

Quels que soient les maux; in diesem Falle wird quel que in zwei Wörtern geschrieben, quel stimmt mit den nach'être folgenden Substantiven überein, que bleibt invariabel.

2 peut être, nicht mit peut-être zu verwechseln (ersteres sein kann; lezteres vielleicht).

IX. BENJAMIN DE CONSTANT DE REBECQUE.

Benjamin Constant ward in Genf, 1767, ven protestantischen Eltern geboren, und starb in Paris den 8. Dezember 1830, als Publizist, Redner und Literat einen wohlverdienten Ruhm genießend.

Obgleich Benjamin Constants Schriften meist politischen Gehalts find, so verdienen doch folgende erwähnt zu werden. Adolphe, Anecdote, trouvée dans les papiers d'un inconnu, cin Roman, den er 1816 herausgab, und der sich sowohl durch Korrektheit des Styls, als durch Geschmack auszeichnet. Seine in Versen abgefaßte Uebersehung von Schiller's Wallenstein“, besonders aber die Vorrede, worin er die verschiedenen dramatischen Systeme vergleicht, kann als eine treffliche Quelle bei Forschungen dieser Art zu Rathe gezogen werden, und sein leztes 1824 erschienenes Werf de la Religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements ist ein für Philosophie und Moral im höchsten Grade wichtiges Schriftdenkmal.

Benjamin Constant war nicht Akademiker, obgleich sein leßtes Werk ihm diesen Plaß hätte verschaffen müssen. Jung studirte er in Erlangen und kam 1792 nach Paris, einige Tage nach dem Justizmorde der Girondisten. Feind der Jesuiten und jeder Tyrannei war er fein ganzes Leben hindurch einer ihrer stärksten Gegner, wie es seine politischen Reden beweisen. — Er starb allgemein betrauert.

Besoin du sentiment religieux chez l'Homme.

Cependant au milieu de ses succès et de ses triomphes, ni cet univers qu'il a subjugué, ni ces organisations sociales qu'il a établies, ni ces lois qu'il a proclamées, ni ces besoins qu'il a satisfaits, ni ces plaisirs qu'il diversifie, ne suffisent à son ame. Un désir s'élève sans cesse et lui demande autre chose. Il a examiné, parcouru, conquis, décoré la demeure qui le renferme, et son regard cherche une autre sphère. Il est devenu maître de la nature visible et bornée, et il a soif d'une nature invisible et sans bornes. Il a pourvu à des intérêts qui, plus compliqués et plus factices, semblent d'un genre plus relevé. Il a tout connu, tout calculée, et il éprouve de la lassitude à ne s'être occupé que d'intérêts et de calculs. Une voix crie au fond de lui même, et lui dit que toutes ces choses ne sont que du mécanisme, plus ou moins ingénieux, plus ou moins parfait, mais qui ne peuvent servir de terme, ni de circonscription à son existence, et que ce qu'il a pris pour un but n'était qu'une série de moyens.

Il faut bien que cette disposition soit inhérente à l'homme, puisqu'il n'est personne qui n'ait, avec plus ou moins de force, été saisi par elle, dans le silence de la nuit, sur les bords de la mer, dans la solitude des campagnes. Il n'est personne qui ne se soit, pour un instant, oublié lui-même, senti comme entraîné dans les flots d'une contemplation vague, et plongé dans un océan de pensées nouvelles, désintéressées, sans rapport avec les combinaisons étroites de cette vie. L'homme le plus dominé par des passions actives et personnelles a pourtant malgré lui, subitement, de ces mouvements qui l'enlèvent à toutes les idées particulières et individuelles. Ils naissent en lui lorsqu'il s'y attend le moins. Tout ce qui au physique, tient à la nature, à l'univers, à l'immensité; tout ce qui au moral excite l'attendrissement

et l'enthousiasme; le spectacle d'une action vertueuse, d'un généreux sacrifice, d'un danger bravé courageusement, de la douleur d'autrui secourue ou soulagée, le mépris du vice, le dévoûment au malheur, la résistance à la tyrannie, réveillent et nourrissent dans l'ame de l'homme cette disposition mystérieuse; et si les habitudes de l'égoïsme le portent à sourire de cette exaltation momentanée, il n'en sourit néanmoins qu'avec une honte secrète qu'il cache sous l'apparence de l'ironie, parcequ'un instinct sourd l'avertit qu'il outrage la partie la plus noble de son être. (De la Religion.)

X. LEMERCIER (Nepomucene).

Lemercier, Mitglied der Akademie, 1770 in Paris geboren, gestorben 1840; ein ausgezeichneter Dichter und Schriftsteller.

Seine dramatischen Schriften find: Lovetace, la Tartufe révolutionnaire, la Rude, Pinto ou la Journée d'un Conspirateur, Iusule et Ovarèse, Charlemagne, Christophe Colomb; seine Gedichte: Homère et Alexandre, les ages français, Traduction des vers dorés de Pythagore, de deux Idylles de Theocrite, la Panhypocrisiade. Unter feinen prosaischen Schriften ist der Cours analytique de Littérature Générale zu erwähnen.

Pinto ward von der Regierung verboten, weil einige Verse auf dieselbe angewandt werden konnten und der Verfasser sich stets durch seine freien und unabhängigen Meinungen auszeichnete..

Discours de Moïse aux Juifs révoltés.
J'entends, fils de Jacob, vos cris accusateurs,
Et de l'asile saint je quitte les hauteurs.
Né sujet comme vous du monarque suprême,
Vous m'appelez, j'accours vous répondre moi-même.
Aux champs de Misraïm qui fit tomber vos fers?
Moi. Qui vous a tracé le chemin des déserts?
Moi. Qui sut d'Amalec abattre la furie?
Moi. Qui vous a donné des lois, une patrie?
Moi, dis-je; et, couronnant mes travaux assidus,
Les richesses peut-être et les rangs me sont dus?
Mais que suis-je? ni roi, ni pontife, ni juge.
Nu de biens et de titres, ai-je même un refuge?
Quels soldats vont marcher contre mes ennemis?
Ma force est l'Eternel, à qui je suis soumis.
Homme, pouvais-je rien,1 sans Dieu qui me conseille,
Qui seul fit tout pour vous, qui parle à mon oreille?
Le chameau voyageur, que son maître conduit,

1 Pouvais-je rien; statt quelque chose. Wir müssen hier etwas über dieses Wort
bemerken; die Verwandlung der Bedeutung von pas, point, erflärt die des Wortes
rien; rien bedeutete ehemals Etwas, eine Bedeutung, die Lemercier hier dem Worte
wiedergiebt; es ist aus dem lat. Aff. rem gebildet, durch Verwandlung des m in
n und Dazwischenschiebung des i; rien war ehemals Substantiv und weiblich:
Las! pourquoi l'ai de mes yeux regardée

La fausse riens qui douce ami a nom.

(Chanson de Coucy, p. 22.)

Las! (Hélas) pourquoi ai-je contemplé de mes yeux, cette chose perfide qui a nom douce amie.

Ne s'enorgueillit pas de la route qu'il suit.
Je ne prétends de vous aucune récompense:
Je cède les honneurs à qui Dieu les dispense;
Il nomme Aron grand-prêtre, et le choisit sur touts;
En le sanctifiant, je n'en suis point jaloux.

Du superbe Coré si j'imitais l'audace,

Au sacrificateur je ravirais sa place:

Mais Dieu n'a pas permis que la soif du pouvoir,
Détournât ma vertu de son noble devoir.

Un tyran nuit et jour craint pour sa tyrannie;
Le soin de la défendre avilit son génie;
Ses lâches intérêts sont mortels à ses lois;

Et les fils de ses fils n'entendront point sa voix.
Libre de dignités et tout à la justice,

Mes decrets immortels sont exempts de caprice:
Qui me les a dictés? Dieu, qui vint me chercher
Dans l'exil où Jéthro se plut à me cacher;
Dieu, qui de mes destins troublant la nuit profonde,
Me tira de l'oubli, pour éclairer le monde;
Dieu, qui met ma faiblesse au-dessus des alarmes,
Et la ceint de puissance et d'invisibles armes;
Ce grand Dieu, qui soutient le monde de ses bras,
Et voit comme un néant la terre et nos débats;
Ce Dieu présent, partout; ce Dieu, dont la parole.
Fit de rien l'Univers, mit les cieux sur le pôle;
Qui brille à l'Orient dès que l'Aurore luit,
Dont le jour parle au jour, et la nuit à la nuit;
Dont le cours du soleil publie aux yeux la gloire,
Et qui daigne, ô Jacob, conserver ta mémoire.
Si j'eusse fait mentir son saint nom profané,
Moi-même avec mes fils il m'eût exterminé.
Quel séjours si lointain où son bras ne m'atteigne?
Les enfers? il s'y venge; et les cieux? il y règne.
Ne murmurez donc plus. Ah! qu'il n'entende pas
Vos lèvres, vos pensers le blasphemer tout bas,
De peur qu'ici la foudre, en ses mains toujours prête,
Ne vous jète sans vie aux pieds de son prophète.

(Moïse.)

XI. DÉSAUGIERS (Marie Antoine Madelaine).

Défaugiers, geboren 1772, gestorben 1827, ein berühmter französischer Liederdichter. Er steht tief unter Beranger, weil er das Lied nicht zur Ode erhob, sondern demselben den ihm eigenthümlichen Charakter ließ.

Gewöhnlich pflegte er bei Tische in Gesellschaft von Freunden, sich zu begeistern; alsdann dichtete er sehr schöne Lieder, worin oft Eleganz und Korrektheit des Ausdrucks fich mit wißigen Einfällen verbindet. Einige seiner Dichtungen find kleine Meisterwerke, worunter Le peintre dans son Ménage,

Paris à cinq heures du matin sehr geschäßt werden. Er hat eine Menge von Vaudevilles bearbeitet.

Mit Gentil hat er für das Theater Français eine Komödie geliefert: l'Hôtel garni, die man als eine kalte, aber geniale Skizze lautern Geschmacks und verfeinerten Frohsinns allgemein betrachtet.

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