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& ces refforts maitrifent à coup für nos ames. Didon eft la meilleure réponse qu'on puiffe oppofer aux Détracteurs de Racine; à ceux qui prétendent que s'il n'eût paru que dans notre fiecle, il eût trouvé peu d'admirateurs. Se faire applaudir dans un genre qui a été celui de ce grand Poëte, n'eft-ce pas prouver le mérite du modele par celui de l'imitation ? Pourquoi donc l'Auteur s'eft-il borné à cet heureux coup d'effai? Craignoit-il des revers? Ses premiers lauriers n'en euffent point été flétris. Il eft peu de grands hommes qui aient éprouvé des fuccès toujours conftants. Quoi qu'il en foit, M. le Franc nous dédommage de cette réserve par des productions d'un genre trèsoppofé, & d'un mérite à-peu-près égal. Couronné par Melpomene, il dérobe à Thalie un de fes crayons; elle-même lui a fourni les principaux traits des Adieux de Mars; & dans fes Opéra, l'heureux tour de fes vers facilite l'art du Muficien.

Le FRANQ, (le frere Jean-Baptifte) Religieux, a donné en 1625 une Tragédie d'Antioche, ou le Martyre des Machabées.

LÉGER, (Louis) ancien Profeffeur du College des Capetes, fut mis à la Conciergerie par Arrêt du Parlement en 1594, pour avoir voulu faire jouer fans permiffion une Tragédie de Chilpéric.

LÉGIER, ( M. ) né en Franche-Comté, le Rendez

Yous.

LE GLESIERE, Auteur d'une Comédie du Philanthrope.

LE GOUVÉ (M.) Athilie.

LE GRAND, (Alexandre) fieur d'Argicourt, Auteur peu connu d'une Tragédie de Sainte-Reine.

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LE GRAND, (Marc-Antoine ) Comédien, & fils d'un Chirurgien Major des Invalides, naquit à Paris le même jour que Moliere mourut. Il fut reçu aux François en 1702. Il avoit la voix belle & fonore, mais la taille petite, peu majeftueufe, & une figure à laquelle on eut d'abord de la peine à s'accoutumer. On rapporte même à ce fujet, qu'un jour qu'il avoit joué un grand rôle tragique, où il avoit été mal reçu, il harangua le Public, & finit par dire : « Meffieurs, it » vous eft plus aifé de vous accoutumer à ma figure, qu'à » moi d'en changer ». Comme c'étoit le Grand Dauphin qui l'avoit fait venir de Pologne, où il jouoit la Comédie, ce Prince le protégea, & le fit recevoir. Voici des vers qu'il lui adrefsa :

Ma taille, par malheur, n'eft ni haute, ni belle;
Mes Rivaux font ravis qu'on me la trouve telle.
Mais, Grand Prince, après tout, ce n'eft pas-là le fait :
Recevoir le meilleur, eft dit-on, votre envie;

Et je ne ferois pas parti de Warfovie,

Si vous aviez parlé de prendre le mieux fait.

Le Grand entendoit bien le jeu du Théatre, furtout pour les fujets qui n'étoient pas trop élevés. Il repréfentoit les Rois dans le Tragique; & dans le Comique, il jouoit bien les rôles à Manteau & ceux de Payfan. Il étoit très-utile à fa Troupe, non feulement par la diversité des personnages qu'il représentoit, mais encore par les nouveautés qu'il lui fourniffoit; ce qui s'étendoit même aux autres Théatres de Paris & de Province, pour lefquels il travailla. Il mourut dans la cinquante - fixieme année de fon âge, après avoir reçu les Sacrements de l'Eglife. Ses ouvrages font la Rue Merciere, le Carnaval de Lyon, les Comédiens de Campagne, l'Epreuve réciproque, les Animaux raifonnables, le Cafetier, la Chûte de Phaeton, la Fille Précepteur; la Femme fille & veuve; l'Amour Dia

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LEG ble, la Foire Saint-Laurent, la Famille extravagante; les Amants ridicules, la Métamorphofe Amoureuse, l'Ufurier Gentilhomme, Aveugle clair-voyant, le Roi de Cocagne, Plutus, Cartouche, le Galant Coureur le Ballet des vingt-quatre heures, le Plilanthrope, le Triomphe du temps, l'In-promptu de la Folie, la Chaffe du Cerf, la Nouveauté, les Amazones modernes, Belphegor, le Fleuve d'oubli, les Amours aquatiques, Polypheme, le Chevalier errant, Agnès de Chaillot, le Départ des Comédiens Italiens, le Mauvais ménage, le Cahos, le Luxurieux.

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Cet Auteur n'eft ni un Moliere, qui fait oublier l'Acteur, & ne laiffe voir que le grand Poëte; ni un Baron, qui n'offre que le grand Acteur, & fait difparoître l'Auteur médiocre ; c'eft un homme qui foutient cette double qualité dans un égal degré de mérite. Ce n'eft point un génie que l'on admire; c'eft un bel efprit qui plaît & qui amuse; c'est un des premiers qui aient faifi les circonftances du temps, & le Vaudeville du jour, pour en faire des fujets de Comédie genre de comique que Boiffy a depuis imité & perfectionné. L'ufage que le Grand avoit du Théatre, comme Comédien, lui en avoit donné une affez grande connoiffance; & il favoit la mettre en pratique dans les fujets frivoles, auxquels il a cru devoir fe borner. Une marche réguliere & théatrale eft obfervée jufques dans fes moindres bagatelles; & fes perfonnages font toujours dans des pofitions qui donnent lieu à des plaifanteries. Mais, il faut l'avouer elles dégénerent quelquefois en baffes & fales bouffonneries: défaut trop ordinaire à ce Comédien, & qui donne un air de farce à prefque toutes fes Pieces. Elles font en général affez bien dialoguées; mais le ftyle tient de la maniere de l'Auteur qui eft un milieu entre le bas & l'ingénieux. Les Divertiffements & les Vaudevilles qui fe trouvent répandus dans la plupart de ces petits Drames, y font amenés

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LEG naturellement, & y jettent de la gaieté. Le Grand avoit beaucoup de facilité; il travailloit avec précipitation; auffi fes ouvrages manquent-il de cette correction de deffein & d'exécution, qui eft le fruit du temps & de la patience.

Le Grand, Comédien ordinaire pour les rôles de Roi, le promenoit avec un de fes amis. Un pauvre les aborda civilement, en leur tendant fon chapeau. Le Grand tira de fa poche quelques fous qu'il lui donna. Le Mendiant, par reconnoiffance, fe mit à réciter un De profundis: « Parle donc, hé, l'ami ! lui » dit le Comédien, eft-ce que tu me prends pour un » trépaffé? Au lieu d'entonner un De profundis chante plutôt un Domine, falvum fac Regem ; car »je fais les Rois ».

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LE GRAND, fils du précédent, s'acquittoit avec fuccès des rôles à récits dans le Tragique, & de plufieurs rôles dans le Comique. Il fe retira du Théatre étant le Doyen des Comédiens François en 1758, & eft mort depuis quelques années.

Le Grand par fes récits fait paffer dans mon cœur
Les mêmes fentiments dont fon ame eft émue:

J'oublie en l'écoutant, que je fuis Auditeur;

Et crois que ce qu'il dit, eft présent à ma vue.

LE GRAS, (Philippe) Prêtre, Confeiller, Aumônier ordinaire du Roi, Curé de Saint-Martin, & Prieur de Saint-Firmin, a fait imprimer à Paris une Piece intitulée Difcours tragique fur la Paffion de N. S. J. C., à onze perfonnages.

LE HAYER DU PERRON, (Louis) Procureur au Bailliage d'Alençon, né dans cette Ville, & de l'Académie de Caen, eft Auteur des Heureufes aventures, Tragi-Comédie.

: LE JARS, (Louis) Secretaire de la Chambre du Roi Henri II, a donné une Piece intitulée Lucelle.

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LEJ LE JEUNE, étoit fils de François le Jeune, Machiniste de l'Opéra. Son pere lui fit apprendre le deffein, & il peignoit déja paffablement à quinze ans ; mais le goût qu'il avoit pour le Théatre, lui fit quitter l'art de la Peinture. Il partit pour la Province, & revint fix ans après à Paris, où il débuta au Théatre François par le rôle d'Egyfte, dans Mérope en 1753: début qui lui fut d'autant plus agréable qu'il s'eft toujours félicité d'avoir reçu des leçons de la plus célebre Mérope du monde, & d'avoir joué avec elle. Il partit auffi-tôt après pour la Province, a l'insu de fes amis, & alla à Bruxelles continuer fon emploi. Il revint à Paris en 1760, & débuta à la Comédie Italienne, où il fut reçu pour les rôles d'Amoureux; il eft mort jeune & regretté de fa Troupe.

LE KAIN, (M.) né à Paris, eft un des plus grands Acteurs Tragiques qui aient paru fur la scene Françoife, où il joue les premiers rôles depuis l'année 1751.

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LE KAIN, (Mde.) époufe du précédent, a joué fur le même Théatre les rôles de Soubrette, & a quitté la Comédie depuis quelques années.

LÉLIO. Voyez RICCOBONI.

LE LOYER, (Pierre) fieur de Broffe, naquit en Anjou l'an 1540, & fut Confeiller au Préfidial d'Angers, où il mourut âgé de quatre-vingt-quatorze ans laiffant trois Pieces de Théatre; favoir, Erotopegnie ou le Paffe-Temps d'amour; la Nephélococugie, & le Muet infenfe.

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