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une pareille occasion à une perfonne que nous aimerions, & dont nous fouhaitterions fincerement le falut & la perfection. Secondement, de fon. der nôtre cœur pour voir ce que nous voudrions avoir fait nous-mêmes à l'heure de la mort,& lorsqu'il faudra paroître devant Dieu : car alors l'on

juge des chofes, non pas felon les fauffes lumieres de la paffion, mais felon les lumières pures de l'Eternité où l'on va entrer; & fi l'on agit fagement, l'on doit fuivre foymême ce qu'on voudroit confeiller à un autre, & prendre dés ce moment le parti qu'au moment de la mort on fou haitteroit avoir pris

Il eft à propos d'avoir enfuite recours à la Priere, pour demander à Dieu, que fi le

parti auquel nous nous fommes déterminez, eft veritablement celui qui eft le plus avantageux pour fon fervice & pour nôtre falut, comme nous l'avons crû de bonne foy, il nous affermiffe de telle forte dans la réfolution que nous avons prife, que rien ne foit capable de nous la faire quitter.

Afin de ne point craindre de s'égarer en fe déterminant foy-même, il ne faut pas manquer de communiquer à un fage Directeur tout ce qui s'eft paffé dans cette déliberation, & aprés lui avoir declaré les lumieres que Dieu nous a données, & le choix qu'on a fait, il faut foumettre tout à ses avis & à sa conduite.

Quand on doit déliberer

fur une chofe auffi importante fur le choix d'un état ou d'un employ, il est à

que

propos de fe retirer des embarras du monde & des occupations qui nous diffipent, pour faire une retraite de quelques jours; car outre qu'il faut être dans le calme & dans le repos pour faire une déliberation auffi ferieufe que celle-là, le Seigneur nous avertit lui-même, que c'est particulierement dans la folitude qu'il parle au cœur, & qu'il fait connoître fes volontez.

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De la maniere dont on doit fe comporter dans fon état ou dans fon employ.

I.

I

L faut aprés un examen fuffifant pouvoir se répondre à foy-même, que c'est par la vocation de Dieu, & avec une intention droite & pure qu'on eft entré dans l'é tat & dans l'employ où on se trouve. Si on s'aperçoit que l'intention n'a pas été affez épurée, il faut la rectifier & en prendre une plus fainte & plus chrétienne mais fi on trouve qu'il y a lieu de doule choix qu'on a fait

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ter que vienne de Dieu,alors,ou l'état

dont il s'agit eft un état immuable, tel que l'eft l'état du mariage & l'état Ecclefiaftique; ou c'est un état qu'on peut changer, comme celui de la robbe & celui de l'épée. Si c'eft un état ou un employ qui fe puiffe changer; avant que de fe déterminer, ou à le quitter, ou à y perfeverer; il faut fe fervir des regles que nous venons d'expliquer dans le Chapitre précedent, pour connoître les deffeins & la vocation de Dieu : fi c'eft un état immuable, comme celui de l'Eglife, il faut que la perfonne qui reconnoît y être entrée fans vocation, tâche de reparer ce défaut : 10. Par fon humilité fe regardant devant Dieu comme un intrus & comme un homme qui s'est inge

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