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Il lui reftoit quelques écus,
D'un nouveau defir animé
Son efperance eft rallumée,

Il en fait tant & tant, tant, tant
Qu'il n'a plus que la fumée;
Le voilà dans fon élement.

Ruftaut forti de l'indigence,
Devient orgueilleux, insultant;
Il fait dépenfe fur dépense,

Son équipage eft éclatant:

41 Ses gens, plus craints que le tonnerre,
A tous fes voifins font la guerre,
Il en fait tant & tant, tant, tant,
Qu'enfin il retombe à terre;
Le voilà dans fon élement.

De rien devenu peu de chofe,
Damis offre à tous fon credit;
A l'entendre lui feul difpofe
Des emplois jufqu'au plus petit;
Mais fa faveur n'eft qu'un problême;
A la Cour importun extrême,
Il en fait tant & tant, tant, tant,

Qu'il n'obtient rien pour lui-même;
11 rentre dans fon élement.

D'd iij

Un pere rempli de caprice,
De la fille profcrit l'amant,
Pour la Bergere quel fupplice!
Et pour le Berger quel tourment!
Il fait tout pour s'approcher d'elles
Sans ceffe il prend forme nouvelle :
Il en fait tant & tant, tant, tant,
Qu'il époufe enfin la belle,
Le voilà dans fon élement.

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Source où furent puifez fes attraits précieux,
Daignez accorder à mes vœux

Des beautés la plus belle;
Que des amans le plus fidelle,
Je fois l'époux le plus heureux.

UN MUSICIEN.

Autrefois les neuf fœurs pucelles,
Toutes éleves d'Apollon,
Chantoient dans le facré Vallon
Les chanfons les plus belles,

Et pas un chat n'y venoit, ce dit-on.
Comme ce Dieu je tiens boutique
De mufique,

En foule on vient pour entendre mes airs,
Mais fi mes jeunes écolieres

Comme les Mufes étoient fieres,

Farouches, féveres,

Helas! mes Concerts,

Seroient bien-tôt deferts..

II. VAUDEVILLE. Maj. p. 74.

Avec l'Hymen, pour peu que l'Amour chante,
C'est une mufique touchante,

Ho, ho, ho, le charmant duo;
Mais pour en troubler l'harmonie,
S'il vient quelque godelureau,
Qui veuille chanter fa partie,
Ho, ho, ho, le mauvais trio.

O

Lorfqu'en fecret l'amant à fa maîtreffe
Donne des leçons de tendreffe,
Ho, ho, ho, le charmant duo;
Mais fi lorfque moins on y pense,
Il naît quelque indifcret marmot,
Qui découvre la manigance,
Ho, ho, ho, le fâcheux trio.

Quand deux amis vuidant une bouteille,
En repos chantent fous la treille, .
Ho, ho, ho, le charmant duo;
Mais s'il leur vient un parafite,

Qui, buvant le vin à plein bro,

Trouve encore fa part trop petite;
Ho, ho, ho, le fâcheux trio.

Quand un Traiteur du Nuis & du Coulange
Fait un agréable mélange,

Ho, ho, ho, le charmant duo;
Mais lorfque par fupercherie,
Il joint un Auvernat nouveau
Au vin de Surêne & de Brie,
Ho, ho, ho, le mauvais trio.

Quand un galant, fans que rien lui refifte,
Pourfuit une Agnes à la piste

Ho, ho, ho, le charmant duo.,
Mais lorsqu'une maman févere
Vient dérouter le jouvenceau,
De peur d'être trop tôt grand'-mere,
Ho, ho, ho, le fâcheux trio.

Quand un mari d'humeur un peu coquette,
Chante feul avec fa grizette,

Ho, ho, ho, le charmant duo;
Mais lorfque fa jaloufe femme,
Voyant partager son gâteau,

Vient à tous deux chanter la

gamme.

Ho, ho, ho, le fâcheux trio.

Quand un Auteur chante avec harmonie, Le Parterre y joint fa partie,

Ho, ho, ho, le charmant duo;
Mais quand le critique bizarre,
En y mêlant fon chalumeau,
Prend un bemol pour un bécare,
Ho, ho, ho, le mauvais trio.
AIR.

Que vos charmes

Engagent mille cœurs

A vous rendre les armes ;
Que tous s'empreffent tour à-tour
A vous faire la cour,

Je n'en ai point d'allarmes:

Si le plus amoureux vous mérite en ce jour,
Rien n'eft égal à mon amour.
Que vos charmes.

AUTRE AIR.

Non, l'Hymen, ni le Temps, tyrans de la tendreffe,

Ne pourront jamais rien fur mon cœur amou

reux,

Ils tenteront en vain d'en éteindre les feux:

Le tendre amour qui me preffe,

Se fallumeroit fans ceffe

Au feu qui brille dans vos yeux.

UN VIEILLARD.
Cher Cupidon, que j'adore,

Reviens encore,

Ne te laffe jamais

De percer mon cœur de tes traits.

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