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ayant pour but de contraindre le premier à prendre | Sous ce rapport, aux termes de l'art. 1325 du jour promptement « pour faire entrée sotte en cette Code civil, il doit être fait double, et l'accomville de Paris, et, pour ce, faire la con- plissement de cette formalité doit être menvocation et assemblée ordinaire, y despendre lar- tionné sur chacun des doubles; à défaut de gesses et faire toutes autres cérémonies accoutucette précaution, il serait nul, à moins qu'il mées, sous peine de dégradation et de déchéance. n'ait déjà commencé à être exécuté, ou que Conformément à la requête, Angoulevent fut condamné à faire son entrée en habits décents, au chacune des parties n'eût entre les mains le 1er mai prochain, par les lieux, portes et places moyen de contraindre l'autre à l'exécution du ordinaires, avec ses officiers, suppôts et sujets ». traité: ainsi un engagement qui serait fait par L'arrêt l'autorisait « à vendre et à engager tous correspondance serait valable, si des lettres proses biens, meubles et immeubles, pour faire les duites il résultait que le consentement a été frais de son entrée. Faute de quoi, il serait déchu; donné de part et d'autre, et que toutes les conles portes de sa loge à l'Hôtel de Bourgogne de- ditions du traité ont été valablement convenues vaient lui être fermées, ses armes abattues, et il et arrêtées. » serait fait défense à ses chancelier, avocats et conseillers de se servir des marottes et chaperons par lui baillés. » Angoulevent interjeta appel. Les maîtres de la confrérie de la Passion, Valeran Le Comte

et J. Resneau, intervinrent dans la cause, ainsi que les administrateurs de l'Hôtel de Bourgogne, en se joignant aux conclusions de ses sujets rebelles. L'affaire traîna en longueur, mais enfin, par arrêt du 19 juillet 1608, Angoulevent triompha sur toute la ligne et fut maintenu dans son titre de Prince des Sots et les droits y attachés. Tout en le déchargeant de son entrée sotte à Paris, jusqu'à ce que la cour en eût autrement ordonné, on lui reconnaissait le droit, comme il le réclamait, de faire, le jour du mardi gras, son entrée solennelle par la grande porte au théâtre de la rue Mauconseil, d'y présider les assemblées, et d'y disposer d'une loge durant toute l'année.

Cette dignité de « Prince des Sots », qui était la première de cette confrérie burlesque, périt peu de temps après la conclusion de ce procès, avec Angoulevent lui-même, qui fut le dernier à la porter. La confrérie des Sots disparut donc plusieurs années avant celle des Enfants-sans-Souci, car en 1620 on voit encore ceux-ci représenter « aux Dames >> un ballet intitulé Ballet de l'amour de ce temps. Puis, on n'entend plus parler ni des uns ni des autres.

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En ce qui concerne les théâtres de Paris, la moindre durée des engagements est généralement de trois ans ; il est rare qu'ils ne soient faits que pour une année; parfois ils ont une durée de cinq ans et plus. En province, au contraire, l'engagement n'a jamais que la durée d'une année théâtrale, quelquefois d'une seule saison. Ceci dit, nous allons reproduire ici la formule d'un engagement de province; on y verra, par les conditions qui y sont faites au comédien, que si les traités de ce genre devaient être suivis à la lettre, nulle profession au monde ne serait au-dessous de celle de comédien, nulle n'offrirait moins de sécurité, nulle ne serait traitée avec moins de respect et de dignité. Heureusement, dans les cas de contestation sérieuse, les tribunaux se chargent de redresser ce que de tels traités peuvent offrir d'insolite.

THEATRE DE...

DIRECTION DE M...

Engagement de M...
Appointements, par mois :

Exercice 1882-1883.

Entre les soussignés, convenons ce qui suit, savoir: Moi, je m'engage à consacrer tous mes talents, et sans réserve d'aucun, à

l'entreprise théâtrale dirigée par M...

Je m'engage, en outre, à tenir en chef ou en partage l'emploi de forts jeunes premiers, jeunes premiers rôles. Déclarant être prêt aux rôles portés sur mon répertoire signé, ne demandant que deux jours pour remettre les rôles marqués d'une croix, abandonnant à la direction le soin de dis

tribuer, comme elle l'entendra, les pièces nouvel- | après débuts, le traité d'un artiste qui serait engagé pour un emploi qu'il n'aurait encore jamais tenu. Il en sera de même envers tout artiste qui,

les, sans égard aux noms et emplois des artistes créateurs de l'ouvrage.

Consentant à y jouer un et même plusieurs rô- durant la saison, pourrait, par l'affaiblissement de les, si besoin est.

Je me fournirai tous les costumes exigés par mes rôles, sauf ceux réputés de magasin, desquels je me contenterai, quels qu'ils soient, sans y rien changer, à moins d'autorisation spéciale.

Me tenant obligé d'avoir les rôles de musique ou de poème appartenant à mon genre, et déclarant devoir restituer, à la fin de l'année théâtrale, ceux qu'il aurait plu à l'administration de me confier pour hâter les études.

Je me conformerai à tous les règlements de police intérieure et locale, faits ou à faire, émanant de la direction ou des autorités; aux usages connus propres à établir l'ordre de l'administration et des spectacles; à assister à toutes les réunions, répétitions et leçons indiquées par le billet de service ou prescrites verbalement par le directeur ou ses ayants droit.

Je paraîtrai et chanterai les choeurs dans les pièces de tout genre. A première réquisition, je jouerai les rôles portés sur mon répertoire. J'apprendrai dans la comédie, le drame, le vaudeville ou féerie sur le pied de cinquante lignes de douze syllabes par jour, sans compter les répliques; dans les opéras ou opérettes, un acte en sept jours, deux actes en dix jours, trois actes en douze jours, quatre ou cinq actes en quinze jours.

Je jouerai dans l'opérette les rôles convenables à mon physique et à mes moyens, ce genre appartenant aussi bien aux artistes lyriques que dramatiques.

Je suivrai la troupe, en totalité ou en partie, partout où il plaira à la direction de me conduire, sans exiger d'autre dédommagement que les frais de transport pour moi et mes bagages.

Sous aucun prétexte, je n'introduirai personne dans les coulisses. Je ne pourrai réclamer aucune entrée dans la salle.

Je jouerai et chanterai deux fois par jour et dans deux endroits différents, si besoin est, et m'oblige à ne faire usage de mes talents que pour le service exclusif de la direction.

Je ne m'absenterai jamais de la ville sans autorisation.

J'accepte pour mode de début les conditions imposées par l'autorité. En cas de non-réussite, je devrai mon service un mois entier. Je laisse à la direction le soin de me faire faire un quatrième début, si elle le juge nécessaire.

Le directeur se réserve le droit de résilier, même

ses moyens, compromettre le succès de l'exploitation.

Le directeur se réserve le droit de remercier, à la fin du premier mois, tout artiste soumis ou non aux débuts.

Tout artiste reconnaît devoir au moins quinze rôles de complaisance.

Toute grossesse non déclarée, même dans le cas de légitimité, entraîne le droit de rupture de l'engagement, de même que maladies chroniques, inconduite, incapacité notoire, injures ou sévices envers qui que ce soit dans l'intérieur du théâtre.

Toute maladie doit être constatée par le médecin de l'administration. Le directeur retiendra à son gré les journées de maladie, et pourra rompre après huit jours de service interrompu. Toute interruption de service, pour n'importe quel motif, du fait de l'artiste, entraîne de droit la suspension des appointements, même pour un seul jour.

L'artiste se rendra tous les jours de représentation, avant cinq heures, au théâtre, jouant ou ne jouant pas. Si le spectacle était changé, le régisseur aura le droit de lui désigner la pièce qu'il doit jouer. S'il s'absente, il doit faire savoir au régisseur où il sera, sous peine de cent francs d'amende.

L'artiste qui, sauf le cas de maladie constatée, ferait manquer une représentation affichée, paiera la totalité d'une représentation au maximum, sans préjudice de dommages-intérêts.

Si l'artiste ne se trouvait pas rendu à son devoir aux heures indiquées par le billet de service, il serait passible des amendes suivantes :

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jours à l'avance pour commencer gratuitement le service des répétitions, sous peine d'une amende de cinquante francs par jour de retard. Si ce retard se prolongeait huit jours, il serait loisible au directeur de considérer cet engagement comme résilié, sous la réserve des dommages-intérêts ci-après stipulés.

sion ordinaire, et ne pouvant réparer réellement | dans le présent acte, et à être rendu (ou rendue) dix les torts que pourrait éprouver une entreprise théâtrale, tout outrage par paroles, voies de fait envers le directeur, les régisseurs ou toutes personnes attachées au théâtre, inconduite, immoralité, ivresse, refus de se conformer aux ordres de service ou au maintien de la décence et de la tranquillité, tant au foyer que dans les coulisses, loges, couloirs ou escaliers, entraînera, sans action judiciaire et par la seule volonté du directeur, la rupture immédiate du présent engagement, avec restitution des avan

ces.

Ces conditions acceptées et remplies, M... s'engage et s'oblige à payer à M... la somme de cent cinquante francs par mois d'été, et deux cents francs par mois d'hiver sauf le cas de force majeure, suppression d'autorisation, causes politiques, concurrence, suppression de subvention, incendie dans la salle, calamité publique, épidémie, inondations, émeute, sinistre, guerre civile, interdiction, semaine sainte, etc., enfin tous autres cas de fermeture indépendants de la volonté du directeur; néanmoins, malgré cette fermeture et nonobstant cette suspension d'appointements, l'artiste ne pourra refuser d'assister aux répétitions qui seront indiquées. Si l'artiste était empêché de jouer par ordre de l'autorité, les appointements cesseraient et l'engagement serait annulé de plein droit.

Le présent engagement commencera le 15 septembre pour les appointements, car M... consent à être à la disposition du directeur du 1er au 5 septembre, pour répéter, et jouer deux ou trois fois sans rétribution, les appointements ne courant que du 15 septembre pour finir au dimanche de Lætare, de la Passion ou des Rameaux, au choix du directeur. Le dernier mois se règle au jour le jour.

En temps utile, il sera fait à M... une avance de la somme de cent francs, qui lui sera retenue dans les quatre premiers mois de la campagne.

Le directeur se réserve le droit de ne payer chaque mois que dix jours après son échéance.

L'artiste aura droit à son voyage de Paris à..., en troisième classe. Il mettra ses bagages, quinze jours au moins avant l'ouverture, à la petite vitesse, afin d'éviter tout retard. Le poids de ces bagages ne pourra excéder 150 kilogrammes, le surplus restant à la charge de l'artiste.

Après avoir pris connaissance des conditions cidessus, s'être déclaré (ou déclarée) libre de tout en

gagement antérieur, avoir certifié être majeur (ou majeure), ne pas être sous la dépendance d'un mari (ou n'agir qu'avec son autorisation écrite), l'artiste s'engage à se conformer à toutes les clauses stipulées

Il sera donné, dans les trois jours qui suivront la clôture, une représentation au bénéfice de la caisse de l'Association des artistes dramatiques. L'artiste devra son service gratuitement.

Les parties contractantes se soumettent respectivement à l'exécution du présent engagement pendant toute sa durée, sous peine d'un dédit de la somme de..., laquelle sera payable en tous lieux, sous toutes juridictions, même en pays étrangers, vingt-quatre heures après la signature du présent; passé lequel temps, outre le dédit, tous dépens et dommages-intérêts seraient exigibles du premier contrevenant.

Toutes les contestations qui pourraient survenir seront portées devant le Tribunal de commerce, que les parties reconnaissent compétent. Le service ne pourra être suspendu jusqu'après le jugement, et devra même être continué en cas d'appel.

Les frais de timbre et d'enregistrement des présents seront à la charge de celle des parties qui donnera lieu à l'accomplissement de cette formalité et à la perception de ces droits.

Quelque sévère que puisse être le présent engagement dans ses diverses clauses écrites ou imprimées, l'artiste soussigné déclare les accepter et les approuver, reconnaissant lui-même qu'il est indispensable de laisser entre les mains du directeur les pouvoirs les plus étendus, seul moyen de lui permettre d'assurer le succès de son entreprise, auquel tous deux sont également intéressés.

Fait en double et de bonne foi, à..., le... 1882.

« EN SCÈNE! » C'est le cri que fait entendre le régisseur au moment de commencer la répétition, afin d'amener sur la scène les artistes qui doivent y prendre part. Lorsqu'il s'agit d'une pièce à grand spectacle, à personnel nombreux, et qu'on procède à l'étude d'une scène dans laquelle tout ce personnel doit être réuni acteurs, choristes, danseurs, comparses, etc., le régisseur pousse le cri sacramentel : En scène, tout le monde! et le théâtre est envahi aussitôt par cette foule bigarrée, dont le maniement difficile est confié aux soins du metteur en scène.

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ENSEMBLE. Au théâtre, on appelle ensemble une qualité précieuse, toute particulière, qui ne peut s'acquérir que par l'habitude qu'ont les mêmes comédiens d'être réunis, de jouer ensemble, de connaître intimement leur jeu, leurs facultés personnelles, de façon que l'exécution générale se ressente de cette connaissance et atteigne ce degré de fondu, de cohésion, d'homogénéité qui constitue comme une sorte de perfection relative de l'action scénique. Une jeune troupe, dont les éléments n'ont pas encore été groupés, qui se présente pour la première fois devant le public, ne pourra, quelle que soit d'ailleurs la valeur des éléments qui la composent, posséder cet ensemble si désirable, et ne l'acquerra qu'à la longue, par le frottement incessant, par la fusion de ces éléments divers. On appelle troupe d'ensemble une compagnie d'artistes d'une valeur à peu près égale, dont les éléments sont soigneusement pondérés, dans laquelle on ne sacrifie pas sottement certaines parties secondaires à la gloriole de posséder un ou deux sujets hors ligne, et qui brille enfin, sinon par des qualités supérieures, du moins par une harmonie complète et par le juste équilibre de toutes les parties entre elles.

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ENTR'ACTE. C'est, ainsi que son nom l'indique, l'espace de temps qui s'écoule entre deux actes d'une pièce, et, par extension, entre deux pièces différentes. Quelle que fût la rigueur de l'ancienne loi des trois unités, il est évident que la limite extrême de vingt-quatre heures, pendant la durée de laquelle devait s'écouler l'action d'une pièce, devait laisser néanmoins des vides forcés dans cette action, condensée dans les cinq actes d'une tragédie ou d'une comédie qui en durait deux à peine. De là la nécessité des entr'actes, pendant lesquels certains faits, souvent d'ailleurs impossibles à présenter aux regards du public, sont censés se passer hors de sa vue et lui sont expliqués ensuite.

L'entr'acte est donc un repos de quelques minutes, pendant lequel la toile se baisse et vient cacher la scène aux yeux du spectateur. Cependant, à la Comédie-Française, dans les ouvrages du grand répertoire où l'unité de lieu est rigoureusement observée, dans les tragédies de Corneille et de Racine, les comédies de Molière et de Regnard, l'entr'acte n'est en quelque sorte que fictif, le rideau ne se baisse pas, la scène se vide seulement, et la durée de l'entr'acte est d'une minute à peine. Il en est autrement dans les ouvrages modernes, où la décoration change à chaque acte. Dans certains théâtres, d'ailleurs, où la mise en scène est très compliquée, l'entr'acte, qui est pour le spectateur un moment nécessaire de repos et de détente d'esprit, est au contraire une période de branle-bas et de remue-ménage indescriptiblederrière le rideau, qui lui cache ce travail très particulier et très curieux. Les machinistes alors s'emparent de la scène, où personne autre n'a le droit de circuler; ils déplacent le décor de l'acte qui vient de finir, le remplacent par celui qui doit figurer à l'acte suivant, pendant qu'un garçon de théâtre arrose et balaie avec soin le plancher. Le chef machiniste commande la manœuvre, ses hommes l'exécutent, les toiles, les fermes, les fils, les herses, sont en mouvement, tandis que les acteurs qui doivent changer de costume remontent dans leur loge pour procéder promptement à ce travail, et que les autres vont dans le foyer prendre un instant de repos. Puis, lorsque tout est prêt, que le décor est placé, que les artistes ont revêtu leur nouveau costume, que le souffleur est rentré dans son trou, que les musiciens prévenus sont de retour à l'orchestre, le régisseur, placé derrière le rideau, crie le sacramentel Place au théâtre! frappe majestueusement les trois coups, et donne ainsi le signal du commencement de l'acte nouveau.

Il est assez singulier de voir qu'autrefois les choses se passaient précisément tout au contraire de ce qu'on les voit aujourd'hui. C'est à la Comédie-Française, où le décor ne changeait jamais pendant le cours d'une pièce, que l'on faisait des entr'actes, tandis que l'Opéra, théâtre fameux par sa mise en scène, n'en connaissait point, et que chaque acte se trouvait relié

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