페이지 이미지
PDF
ePub

tions ont cependant duré quinze à feize fecondes.

Un fecond avantage de cet échappement, c'eft qu'il 1748. ne s'y fait aucune chûte de la roue de rencontre fur le N°. 481. régulateur, ou fur des palettes fixées fur fon axe : la courbe vient rencontrer la dent en repos, la fait reculer, & toute la chûte fe fait enfuite fur un obftacle entiérement étranger au balancier ; c'est-à-dire en X: mais dans l'échappement ordinaire, après avoir écarté l'une des palettes, la roue de rencontre tombe fur l'autre avec accélération; elle détruit par-là une partie du mouvement qu'elle venoit d'imprimer au balancier ; elle en dérange la vibration, & cette chûte occafionne en outre beaucoup d'ufure ; c'est un défaut qui regne dans tous les échappemens qui ont paru jufqu'ici.

La troifieme propriété de l'échappement à détente est une compenfation des inégalités du moteur fupérieur de beaucoup à celle que produit la conftruction ordinaire, fans qu'il foit befoin d'y mettre de l'huile, & fans aucun furcroît de frottement; il paroîtroit d'abord que n'y ayant qu'une moitié des vibrations libres pour une diminution donnée, le retard qui naît dans une des montres de M. le Roy, devroit être moitié feulement de celui qui furvient dans une montre ordinaire par cette même diminution. Pour entendre comment ce retard y fera encore plus diminué, il faut remarquer que non feulement une moitié des vibrations eft totalement libre par le nouvel échappement, mais que de plus ces vibrations libres deviennent plus lentes que celles qui fe font à l'aide de la force motrice, & du reffort spiral combinés; d'où il fuic que le retard, produit par la diminution de force motrice, décroît néceffairement & par la liberté d'une moitié des vibrations, & par le moins de temps employé pour chacune de celles qui fe font à l'aide du fpiral, joint à la force

motrice.

Pour confirmer ce raisonnement, M. le Roy a détendu

[ocr errors]

le grand reffort d'une de ces nouvelles mones, de façon 1748. qu'il n'y eut au haut de la fufée que la feule force qui se No. 481. trouvoit avant au grand diametre: cela n'a produit qu'un retard de quarante cinq fecondes à peu près en une heure; cependant la même opération faite fur une montre ordinaire y occafionne toujours un retard de trois minutes dans le même temps.

On a auffi trouvé que fi ce fpiral, le balancier & le demi-cylindre CI, reftant dans la même fituation, lon détournoit la courbe AE en telle forte que l'extrémité Efe trouvât vers S, & que la courbe fît reculer la rovę feulement de la quantité requise pour dégager X, alors la compenfation étoit parfaite, & l'opération précédente Le produifoit aucun changement dans la durée des vibrations. Cette propriété pourra être d'un grand ufage dans les ouvrages à reffort spiral & à balancier, qui ne font point portatifs.

Pour jouir de tous ces avantages, il a fallu donner une autre forme à la coulifle & au rateau; c'est ce que 'Auteur a fait en diminuant confidérablement les êtres, & en évitant un défaut qui'fe rencontre dans la pratique ordinaire. On y agit fur le rateau par le moyen d'un engrenage, dont le Jeu fait fouvent croire que l'on a avance ou retardé la montre, tandis que le fpiral cft toujours refté de la même longueur.

Voici les nombres qui ont paru les plus convenables pour cette nouvelle conftruction; l'arrangement des roues entr'elles eft représenté par la quadrature, fig. 2.

6 tours de reffort dans le barillet, favoir 1 tour & demi de bande,

[ocr errors]

10

3 & pour 6 tours de chaîne fur la fufée & un tour de refte,
50. dents à la roue de fufée, pignon de.
60. roue du centre, pignon de.
42. troifieme roue, pignon de.
38. quatrieme roue, pignon de,

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

10

[ocr errors]

7

[ocr errors]

7

Roue de rencontre 44; vibration en une heure 17243; arc parcouru par le balancier 180 degrés.

1748.

Le nombre des tours de chaque roue diminuant, leur N°. 481. pignon en devient beaucoup plus gros on acquiert d'autant plus de facilité pour augmenter le nombre de leurs ailes, qui dans les montres ordinaires ne peut jamais être affez grand pour procurer une force toujours uniforme.

'La roue de rencontre, vu fa grandeur, pouvant avoir trois fois plus de dents que celles des montres ordinaires, un de fes tours équivaut à trois des autres : au lieu donc de faire comme celle-là près de fix cents révolutions par heure, ele n'en fait que deux cents, & le frottement de fes pivots diminue des deux tiers.

Les huiles qui font à ces pivots venant à s'épaiffit, l'obftacle qu'ils apportent au mouvement eft neuf fois moins confidérable; car le pignon ne faifant que le tiers du chemin, la force qui lui eft appliquée devient trois fois plus grande pour vaincre la même réfiftance: mais comme au lieu d'être la même, cette réfiftance n'eft que le tiers, l'espace parcouru décroiffant dans ce rapport, elle diminue dans une raifon doublée inverse.

Les mêmes avantages fe trouvant auffi dans les pivots de la troifieme & la quatrieme roue, comme elles ne font point obligées de faire faire autant de révolution à la roue de rencontre, elles peuvent elles-mêmes en faire beaucoup moins; au lieu de foixante-douze tours par heure que fait la roue de champ dans les montres ordinaires, celle qui lui répond dans cette nouvelle conftruction n'en fait que trente-fix ; & au lieu de neuf que fait la troifieme, celle-ci n'en fait que fix.

L'on a auffi difpofé les chofes de façon que la montre allât loriqu'on la remonte. Nota. La fusée est ajustée à canon, & peut tourner librement fur fon arbre. Cet arbre porte un pignon de douze ailes, lequel engrene dans un

aurre de dix, tournant fur une vis à tige adapté fur la 1748. grande roue ; ce dernier pignon engrène dans une roue à No. 481. lanterne de trente dents, ajustée dans l'intérieur de la fufée parallelement à sa base,

Effet.

Lorfqu'on remonte la montre, on fait tourner le pignon de douze, qui, par le moyen de celui de dix & de la roue à lanterne, fait tourner la fufée en fens contraire, d'où l'on voit, 1°. qu'il faut remonter ces fortes de montres à rebours.

2°. Que le grand reffort a toujours la même action fur la grande roue, quoiqu'on la remonte; parce que le point d'appui, par le moyen duquel la fufée eft remontée, favoir la vis à tige fur laquelle tourne le pignon de dix, est fixé fur la grande roue.

On avoit bien fait des fufées par lefquelles les montres alloient en les remontant; mais il falloit pour remonter un temps fix fois plus long que dans la conftruction ordinaire, & deux fois plus confidérable que dans celle de M. le Roy.

Tous ces avantages ne font pas les feuls de cette conftruction; il paroît que par la pofition de la roue de rencontre 1°. fans aucune multiplication d'ouvrage, fes pivots, comme ceux du balancier, font toujours abondamment pourvus d'huile, & s'appuient, par leurs extrémités, fur des matieres dures; cela ne peut fe pratiquer dans les conftructions ordinaires. 2°. On fupprime l'engrenage de la roue de champ toujours défavantageux, 3°. L'engrenage des deux dernieres roues fe fait dans le milieu de leur tige, les pignons y étant fitués; dans les montres ordinaires, il n'y a qu'un de leurs pivots qui' en fouffre l'effort: le trou dans lequel roule ce pivot s'ufe peu à peu; le changement qui en résulte dans l'engrenage

produit

[merged small][ocr errors]

produit des irrégularités d'autant plus contidérables, que les pignons font ordinairement fort petits.

rouage

Pour ce qui eft de la puiffance régulatrice, le de cette montre étant plus uniforme & plus conftámment le même,les frottemens y étant confidérablement diminués, le régulateur devient néceffairement beaucoup plus puillant.

Dans les conftructions ordinaires, le balancier eft placé fort près d'un de fes pivots:delà naiffent deux inconvéniens, les fecouffes violentes font caffer ce pivot; il eft de plus fujet à s'user, ainfi que le trou dans lequel il roule. Dans la nouvelle montre, le spiral étant fitué près du coq, balancier approche beaucoup plus du milieu de fa tige, les frottemens partagés deviennent moins dangereux, & le pi vot fupérieur n'eft plus fi fujet à fe rompre.

le

Le spiral ainfi placé devient beaucoup plus grand, d'où naiffent des avantages dont M. de la Hire a parlé. (Mémoire de l'Académie, année 1700).

peu

M. le Roy avoue qu'il n'eft pas le premier qui ait placé fa roue de rencontre hors la cage. Feu M. Dutertre, Hor¬ loger, avoit mis dans fon échappement à deux balanciers, ces deux rochets fur la platine de dessus. Mais il avoit fi en vue dans fa conftruction le principe qui a guidé M. le Roy dans la fienne, qu'au lieu de multiplier les dents de fa roue de rencontre, il les avoit au contraire réduites à fix, & avoit ajouté une roue dans le mouvement,

RAPPORT DES COMMISSAIRES.

M

Du Vendredi 6 Septembre 1748.

ESSIEURS Camus & Fouchy ont parlé ainfi fur
un échappement de M. le Roy, fils.

Nous avons examiné, par ordre de l'Académic, un
nouvel échappement à repos, préfenté par M. le Roy, fils,
Une roue plate, fur le plan de laquelle eft rangée une cou
Rec. des Machines. ТомI VII, Ddd

J

« 이전계속 »