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LE GRAND OPÉRA

A LA PORTE-SAINT-MARTIN.

C'est le 4 juin 1781 que fut brûlée l'ancienne salle de l'Opéra au Palais-Royal, et c'est le 27 octobre suivant que fut ouverte celle (actuellement du théâtre de la PorteSaint-Martin) qui fut bâtie en quatre mois environ. On fit l'ouverture par Adèle de Porthieu, opéra remis en musique par Piccini; cette première représentation fut donnée gratis. Ce madrigal fut composé à cette occasion :

Pour les venants, pour les Rolands,
Créer des demeures pareilles,

Trouver moyen en aussi peu de temps,

Que tout y plaise aux yeux comme aux oreilles ;
Du pays des enchantements

C'est réaliser la merveille.

UNE LECTURE.

Un auteur présenta aux comédiens une tragédie d'Achille; le héros ouvrait la scène et ses premières paroles étaient :

Quand ma pique à la main...

Les comédiens assemblés pour entendre la lecture de la pièce se levèrent tous et prièrent l'auteur d'en réster là.

L'AVARE

A LYON EN 1837.

L'été dernier, en jouent l'Avare, âu moment où Harpagon débite son brillant monologue du vol de sa cassette, un spectateur, saisi par les émotions convulsives de l'acteur, se leva sur une banquette et cria au comédien: Ne vous tourmentez pas tant, c'est votre fils qui vous a volé votre cassette. Celte naïveté entraîna le rire de tout l'au

ditoire, et l'acteur, après avoir remercié le donneur de l'avis, rentra dans l'action de la scène avec un talent supérieur,

LE LUTIN.

En 1708, un lutin amoureux qui faisait alors grand bruit dans Paris a fourni l'idée de la pièce de l'Amour Diable. Pareille es scènes se renouvellent assez souvent dans cette capitale, et en 1770, dans la rue Croix-des-Petits-Champs, on prétendait que ce diable s'amusait toutes les nuits à jouer des instruments dans la boutique d'un luthier; on soupçonnait aussi dans cette maison quelque aventure amoureuse. Vingt ans auparavant le diable avait choisi la boutique d'un marchand de graines de la rue du Four, faubourg Saint-Germain, pour y tenir ses assises. On a fait la critique de cette comédie en peu de mots :

« Le père est un fou, la fille est une ef<< frontée, l'enfant un libertin, le précepteur

<< un ivrogne, l'amant un suborneur, la mère « même ne vaut pas grand'chose, puisqu'elle << se soucie peu que son mari soit un diable. >>

En 1673 il arriva une aventure singulière lors de la première représentation de la tragédie d'Argélie. Deux princesses parurent d'abord sur le théâtre; la première ouvrit la scène par ce vers :

Vous souvient-il, ma sœur, du feu roi notre père?

Malheureusement la seconde actrice resta un peu de temps sans répondre ; un plaisant du parterre prit la parole et dit tout haut:

Ma foi! s'il m'en souvient, il ne m'en souvient guère.

ce qui causa de si grands éclats de rire, qu'il ne fut pas possible aux comédiens de continuer.

MLLE DUCLOS.

Thomas Corneille fit la tragédie d'Ariane

en dix-sept jours selon les uns, en quarante selon les autres; il est arrivé au sujet de cette pièce une anecdote assez piquante. Un jour le parterre demanda Ariane, lorsque Dancourt, l'orateur de la troupe, s'avança pour en annoncer une autre; mais il se trouva embarrassé. Cette pièce était le triomphe de Mlle Duclos, elle y excellait. Malheureusement elle était chargée d'un certain fardeau qu'elle n'avait pas reçu des mains de l'hymen, et qui touchait au terme prescrit par la nature; c'était cet état qu'il fallait apprendre au parterre sans blesser la délicatesse de l'actrice, de laquelle l'orateur savait qu'il serait entendu. Lorsque le tumulte cesse, Dancourt s'avance, se répand en excuses et en compliments, cite une maladie de Mlle Duclos, et par un geste adroit désigne le siége du mal. A l'instant Mlle Duclos qui l'observait s'avance rapidement des coulisses, vole sur le bord du théâtre, ap

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