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DEBUT DE FRANCOIS

RICCOBONI.

François Riccoboni, fils de Louis Riccoboni & d'Helene Baletti, dite Flaminia, avait débuté comme nous l'avons dit le 10 Janvier 1726, par le rôle d'Amoureux dans la Surprise de l'Amour; il avait depuis quitté le Théâtre Italien avec fon pere en 1729, & y avait remonté avec fa mere en 1731; il y joua dans le Français, dans l'Ítalien & dans les Parodies, avec un égal fuccès, & danfa avec applaudiffemens jufqu'en 1736, qu'il quitta pour la seconde fois ce Théâtre pour aller jouer en Province; il y revint encore l'année fuivante 1737, & malgré fon inconftance, il ne fit pas moins de plaifir au Public dont il fut toujours bien reçu; il paraît enfin l'avoir quitté fans retour à la clôture de 1750: perfonne n'ignore que le fieur Riccoboni joignait aux talents d'Acteur, ceux d'Auteur diftingué ; les Pieces qu'il a faites à lui seul font:

Les Effets de l'Eclipfe, Comédie

en un acte, fuivie d'un divertiffe

ment.

Zéphire & Flore, Paftorale héroïque en trois actes & en vers libres, avec des divertiffemens.

Le Sincere à Contretems, Comédie en vers, en un acte.

Hyppolite & Aricie, Parodie en un acte en profe & vaudevilles, de la Tragédie lyrique du même nom.

Les Heureufes Tromperies, Comédie en cinq actes, en profe.

Le Ballet pantomime des Filets de Vulcain.

Le Ballet pantomime d'Orphée. Arlequin Phaeton, Parodie en un acte en profe & vaudevilles, de la Tragédie lyrique de Phaëton.

Le Prince de Surennes, Parodie en vers en un acte, de la Comédie héroïque du Duc de Surey.

Quand Parlera-t-elle, Parodie en un acte en vers, de la Tragédie de Tancrede.

Les Caquets, Comédie en trois actes

en vers.

Le Prétendu, Intermede, en deux actes, mêlés d'ariettes, par M. Gaviniés, & les Amans de Village, auffi en deux actes, mêlés d'ariettes, par M. Bambini.

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Quant à toutes celles qu'il a faits en fociété avec Dominique & Romagnesi, nous renvoyons aux articles de ces Auteurs, pour éviter les répétitions.

LE PROVINCIAL A PARIS, OU LE POUVOIR DE L'AMOUR ET DE LA RAISON.

Comédie en trois actes en vers,
4 Mai 1750.

Un homme de Robe, de Province, envoye à Paris fon Neveu, pour s'y former, & il l'adreffe à un ancien ami fort gai, très-honnête homme, & affez Philofophe. Cet ami a deux nieces, Cidalife eft jeune, coquette, légere," badine, femblable à nos jolies femmes. Lucile eft aimable, timide, & telle, en un mot, que les femmes eftimables doivent être.

Le jeune Provincial n'a que vingt ans; il trouve Cidalife charmante, prend fes goûts, fon ton, fes airs, & ne s'apperçoit pas feulement de Lu

cile.

Celle-ci a pris de l'inclination pour

lui, elle la combat en vain, elle est plus forte que fa raison; tout ce qu'elle peut gagner fur elle-même, c'est de cacher fa foibleffe.

Les chofes font dans cet état, lorfque Lifimon, l'oncle de Province, arrive, & vient s'éclaircir par lui-même, des progrès de fon jeune neveu ; il l'examine, & ne trouve en lui qu'un fat. Cependant Oronte, fon vieil ami, qui eft enchanté du jeune Provincial, a conclu fon mariage avec Cidalife, qui aux yeux de l'oncle de Province, ne vaut pas mieux que fon étourdi de neveu. Lifimon peu content de fon voyaveut abfolument s'en retourner.

ge,

LISIM O N.

Je partirai, vous dis-je.

ORONTE.

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Que ce brillant Paris à qui je ne plais pas.

Au Fauxbourg Saint-Germain j'ai risqué ma vifite,

J'ai cru que le même art, qui dans ce quar tier ci,

Dans plus d'un fameux cercle avait tant réussi, Dans l'autre me rendrait un semblable fervice;

Mais c'est un autre monde où j'ai paru no

vice,

Au point qu'il doute encore fi j'ai le fens com

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Non, Monfieur, fans vouloir vous faire un vain phantôme,

J'ai trouvé qu'on parlait tout un autre idiôme; Que cet autre quartier eft un autre univers; Qu'ici paffer un Pont, c'est traverser les Mers; Que tous vos habitans, d'humeur douce & facile,

Sont hors de leurs foyers, étrangers dans leur ville;

Et que pour fe flatter de plaire dans Paris,
Il faudrait qu'un homme cût mille fortes d'ef-

prits.

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