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que par aucune créance distincte de cette verité, comme M. Arnaud l'a

Perpet. 1.6. voit bien remarqué contre M. Claude. Il faut fçavoir, dit-il, que l'on fe peut former trois fortes d'idées generales de prefence; l'une, quand on conçoit diftinctement & la prefence réelle, & la présence métaphorique, mais que ne pouvant prendre parti,on fe réfout par une generalité confufe, en difant que Jefus-Chrift eft prefent en quelque maniere, & cette forte d'idée n'eft pas une vraye idée generale, mais une idée alternative, c'est-à-dire, l'efprit dit, il Y eft prefent, ou par verité, ou par métaphore. C'eft ainfi, dit-il, que quel ques Anglois euffent bien voulu accor der les differens fur l'Euchariftie, en quoi ils n'ont été fuivis de perfonné.

Le Docteur Heylin rapporte comment cela s'eft paffé fous Edouard VI. & fous la Reine Elizabeth, p. 108,

Dans la premiere Liturgie, dit-il y d'Edouard VI. le Sacrement du corps de notre Seigneur le donnoit, avec cette benediction: Que le Corps de notre Sei gneur fe donne à la préservation de votre corps & de votre ame à la vie éter melle, &c. ce qui étant regardé par

Calvin & par ses difciples comme favorisant la prefence charnelle de JefusChrift dans le Sacrement qu'on appelle tranffubftantiation dans les Ecoles de Rome. On a changé cette forme dans la feconde Liturgiejon a joint celle-ci : Prenez & mangez ceci, en mémoire de ce que Chrift eft mort pour vous, nourrif fez-vous-en dans votre cœur par la foi & par L'action de grace,&c. Mais les Revifcurs de ce Livre ont mis ces deux formes ensemble, de crainte que fous, prétexte de rejetter une prefence charnelle, ils ne fuffent cenfez nier une prefence réelle, comme elle eft enfeignée dans les écrits des anciens Peres.

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Le même Docteur Heylin remarque qu'on a remis une rubrique de fon tems dans la Liturgie, par laquelle on marque que ce n'étoit pas pour donner aucune adoration au pain & au vin facramentels qui font là corporellement reçus, ni par aucun égard, aucune prefence réelle ou effentielle du corps & du fang de Jefus-Chrift là prefens, qu'on fe mettoit à genoux à la Communion, comme j'ai marqué çi-deffus. Je demande fi ce n'eft pas plutôt de la Liturgie publique d'An

gleterre qu'il faut apprendre, ce que fon Eglife croit fur le Sacrifice des Autels qu'elle a renverfez, que des écrits de quelques particuliers, quand il seroit auffi vrai qu'il eft faux, que ceux que l'Auteur nomme, l'euffent admis autrement que de nom, nec à voce fapart. 1. 38. crificii, vel oblationis abhorremus.

Differt 2.

Je demande fi depuis la creation, aucune Nation qui ait reconnu un Dieu vrai ou faux, s'eft trouvée feparer l'adoration du Sacrifice; au contraire, fi le Sacrifice n'a pas paffé chez toutes les Nations pour l'acte principal & pour le fuprême témoignage de l'adoration. Il eft défendu aux Anglois d'adorer le corps de Jefus Chrift prefent en la Çêne, donc en la Cêne des Anglois il n'y a point de Sacrifice.

J'ai répondu au paffage de S. Chry foftome ci-deffus, comme le Cardinal du Peron avoit déja répondu il y a plus de cent ans à l'objection du Roi de la Grande-Bretagne,c'est-à-dire,que toute la force de l'objection des Heretiques vient de ce qu'ils prennent le mot Mallon de, dans un fens correctif & extenuant de ce qui avoit precedé, au lieu que dans faint Chryfoftome dans

paffage & dans plufieurs que j'ai citez ci-dessus, il fe prend dans un fens additional & accumulatif, pour le dire ainfi, à ce qui a précedé: non aliam boftiam ficut Pontifex, fed eandem femper facimus, facimus hoftia feu facrificii recordationem de plus, noys : faifons mémoire de l'hoftie du Sacrifice de la Croix. C'est ce que le P. Veron répondit auffi aux Miniftres qui objectoient le même paffage: Nous offrons, non une autre victime comme le grand Sacrificateur, mais toujours la même, mais davantage nous faifons la mémoi re de ce Sacrifice: Lifez, dit le Peron, ce témoignage même chez Aubertin p. 316. mais fans glofes.

Le même P. Veron, bien loin d'enfeigner nettement après Vafquez, qu'il fuffit de croire que c'est un Sacrifice relatif & commemoratif, dit au contraire qu'il n'eft pas neceffaire de croire de foi que ce foit l'un ou l'autre, felon lui ou felon Vafquez dont il rapporte l'explication en avertiflant qu'elle n'eft pas de foi. fedis, dit-il, que pour être Ca-i tholique il fuffit de croire un Sacrifice propre, quoique c'en soit, abfolu ou commemaratif

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Mais il faut remarquer, dit-il, après Vafquez, qu'il ne fuffiroit pas pour le Sacrifice commemoratif qu'il foit dit vraiment & proprement facrifice, s'il étoit feulement un fimple figne de la mort de quelque chofe, ne contenanc en aucune façon en foi la chofe même la mort de laquelle eft reprefentée car par ainfi la chofe même la mort de laquelle eft reprefentée ne féroit pas dite offerte en Sacrifice, ni vraiment un Sacrifice commemoratif : mais plutôt feulement un figne & une reprefentation de Sacrifice. Mais il eft requis neceffairement que la chofe même dont la mort eft reprefentée foit figne de la mort de foi-même. C'est pourquoi le même Vafquez cité par le P. Veron (difp. 222. ch. 7.) dit que l'action de la confecration eft en cela feulement un Sacrifice ou une action d'immoler qu'il fe fait par icelle, que par le corps & le fang de Jesus-Chrift confacré & la contenu réellement, eft reprefenté le Sacrifice fanglant d'iceluì, lequel a été offert en la Croix.

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Quand l'Auteur en fera dire autant aux Miniftres Anglois, on croira qu'ils auront la foi du Sacrifice, mais ils ne

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