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Le Sieur Duboft, enclos St Martin-des-Champs à Paris, dans le grand paffage, près la grille, eft renommé par fon Effence de Beauté, pour conferver le teint frais, le préferver de boutons, empêcher le rouge de gâter la peau, & entretenir les mains dans la plus grande blancheur; cette Esfence eft approuvée de MM. les Prévôt & Syndics. des Communautés des Baigneurs & Perruquiers des villes de Paris, de Rouen, de Lyon & de Marfeille: l'on s'en fert dans les bains de propreté, le fieur Duboft lui donnant telle odeur que l'on =defire; elle est eftimée au-deffus de toutes efpeces de favonnettes, & donne un tranchant doux aux rafoirs; enfin elle est d'un excellent ufage lorsqu'on la mêle dans la pommade, & l'on peut être affuré qu'elle eft efficace pour faire croître ou pour conferver les cheveux.

Le fieur Duboft, pour la fûreté du Public, a fupprimé tous les bureaux qu'il avoit à Paris, & il eft le feul dans cette capitale qui la diftribue; pour éviter les contrefactions, fon cachet eft à chaque bout.

Il a un bureau au château de Verfailles, fous le grand escalier du Roi; & à Saint-Germainen-Laye, chez le Sr François, limonadier. En affranchiffant les lettres pour Paris, il fait tenir les bouteilles d'Effence à toutes les adreffes, franches de port.

Les Dames mettront une goutte d'Effence dans une cuillerée d'eau, pour fe laver le vifage le foir en fe couchant & le matin en fe levant; elle leur riendra le teint frais & empêchera le rouge de gåter la peau; pour les mains, on en mettra deux

gouttes, autant pour faire croître & entretenir les cheveux, la frottant dans le creux de la main jufqu'à ce qu'elle prenne confiftance de pommade, mêlée avec la pommade ordinaire. Pour la barbe, verfez quatre gouttes de cette Effence dans une cuillerée d'eau, battez-la avec un pinceau, & favonnez-vous-en; puis lavez le vifage & les mains.

Prix des bouteilles, 8 & 3 liv. Il y a auffi des effais à une liv. 4 fols, avec lefquels on peut faire au moins 80 barbes. On fournira les pinceaux ceux qui prendront des bouteilles de 6 & de 3 liv. Il y a aulli, pour les voyages, des bouteilles dou blées de fer blanc, qui coûtent 20 fols de plus.

NOUVELLES POLITIQUES. Des Frontieres de la Pologne, le 18 Juin 1774.

LES

Es difficultés qui ont retardé jufqu'à ce jour la démarcation des limites, n'ont point été fufci tées par la Cour de Vienne; elles naiffent de l'opinion où les deux autres Cours font que cette affaire eft terminée dans le traité même de partage & par la prife de poffeffion fubféquente. Il ne leur paroît pas qu'il y ait d'autres moyens juridiques

employer que la carte, où l'on verra les frontieres défignées par les rivieres qui les féparent. Ce procédé plus court que les écritures nouvelles & anciennes, feroit fur-tout favorable à la Cour de Berlin.

Les Dantzikois paroiffent réfolus à foutenir un Rege, fi leur réfiftance les y expofe. On croit que

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ce parti, infpiré par le défespoir, pourroit occa fionner des événemens d'autant plus dignes d'attention, que les affiégés auront des magafins pour plufieurs années & un nombre fuffifant de troupes pour occuper hors de leurs murs une armée de cinquante à foixante mille affiégeans. C'est la feule réfolution vigoureufe qu'on puiffe citer jus-. qu'à préfent dans l'importante affaire de la Pologne.

On n'a reçu ici aucune nouvelle des armées Ruffe & Turque. Si leur inaction ne vient pas dé l'efpérance de la paix, on ne peut l'attribuer qu'à la laffitude des Ruffes qui n'ont point encore réparé l'épui nent occafionné par leurs triomphes paffés.

Les Commiffaires nommés par la Cour de Rusă fie & par le Roi & la République de Pologne, pour régler les frontieres, font enfin partis.

De Warfovie, le 22 Juin 1774.

. On apprend que les troupes Pruffiennes ont récemment occupé Znin, petite ville au centre du Palatinat de Gnefne, entre Thorn & Pofnanie, on dit même qu'il y a eu quelques efcarmouches entr'elles & les troupes du Sr Karewski régimen taire de la Grande Pplogne, auquel elles ont en levé deux compagnies & tué plufieurs foldats.

De Vienne, le 6 Juillet 1774

L'Empereur partit, vendredi dernier, pour fe rendre au camp d'artillerie qui vient d'être formé à Budweifs en Bohême. Comme on doit faire devant ce Prince l'épreuve de plufieurs pieces de canon d'une invention uouvelle & deftinées pour le fervice de la cavalerie, il n'a amené avec lui que

peu de perfonnes, & aucun étranger ne fera admis à ce camp.

De Dantzick, le 25 Juin 1774.

Le Comte de Golowkin eft encore ici & attend toujours des ordres de fa Cour. On forme à Konigsberg des magafins confidérables, &, depuis cinq jours, on arrête & l'on vifite toutes les voitures qui paffent devant le Comptoir d'Accife Pruffien. Celles du Magiftrat n'ont point encore été vilitées.

De Stockholm, le 28 Juin 17745

Un Payfan, travaillant derniérement à la Terre de Turcholm qui appartient au Sénateur Comte de Bielke, a trouvé une grande quantité de pieces d'or qui paroiffent être d'une antiquité fort reculée On y voit des bracelets pefans & grosfiérement guillochés qui doivent avoir été portés au haut du bras. Ils font compofés de deux demi-cercles qui fe tiennent par une chaîne, & qui, repliés l'un fur l'autre en fens oppofé, forment le cercle & font arrêtés de chaque côté par une efpece d'anneau quarrée. Il y a d'autres pieces qui femblent avoir été détachées d'un fabre ou d'un baudrier. Elles pefent toutes 28 liv. & font de l'or le plus fin.

De Copenbague, le 21 Juin 1774.

Quelques Officiers de la Marine Danoise fe font embarqués, ces jours derniers, fur un bâtiment de tranfport pour fe rendre en Norwege, conformément aux ordres qu'ils ont reçus.

De Conftantinople, le 4 Juin 1774.

On attend ici le Prince de Radziwill, Palatin de Wilna, & foixante Officiers qui l'accompa

gnent

gnent. Le Sr Kofakowski, l'un des anciens Maréchaux de la Confédération de Bar, y eft arrivé fuivi de deux Officiers étrangers. Le Sr Pulawski l'a quitté à Ragufe pour fe rendre à l'armée du Grand Vifir avec une fuite de vingt perfonnes.

De la Haye, le premier Juillet 1774.

On apprend que dans une des Colonies Hollandoifes de l'Amérigne, il s'eft élevé, entre les habitans & les gens de guerre, une difpute qui ne s'eft pas terminée fans effufion de fang; mais cette nouvelle a befoin d'être confirmée.

Le fieur Carette, réfidant à Bruges, a publié ici des avertiffemens au fujet d'un préfervatif qu'il prétend avoir trouvé contre la petite vérole. Ce préfervatif, qu'il dit être le fruit d'une longue théorie, est un fachet qu'il applique fur le creux de l'eftomach. 11 a dépofé ici & dans toutes les villes où il en efpere le débit, une quantité de ces fachets dont les familles pourront fe pourvoir.

De Madrid, le premier Fuillet 1774.

Une Commiffion particuliere nommée par le Roi vient de faire l'épreuve de comparaifon dea pieces d'artillerie fondues d'après le modele de celles de France par le Sr Maritz, infpecteur-général des fonderies de France & d'Espagne S. M. Catholique a témoigné fa fatisfaction du fuccès, qu'a eu cette opération. Il en résulte, entr'autres avantages, celui de pouvoir employer déformais pour les fonderies d'Efpagne, le cuivre que produifent fes poffeffions dans l'Inde; au lieu d'en tirer, à grands frais, des pays étrangers.