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Az. 10232

LA FAUSSE MEPRISE,

со

MEDIE

En Vers, & en trois Actes.

De Monfieur DE BOISSY.

Représentée pour

la premiere fois , par les Comédiens
Français, au mois d'Août 1743.

Elisabet

A PARÍS,

eigneux

Chez JACQUES CLOUSIER, rue Saint Jacques 3

à l'Ecu de France.

M. DCC. XLVI.

Avec Approbation & Privilégé du Roi,

ACTEURS.

LE COMMANDEUR.

LA COMTESSE, Niéce du Commandeur.

DAMON, Frere de la Comteffe, déguifé en Femme.

LAURE, déguisée en Marquis.

FINETTE, déguisée en Huffard.

CRISPIN, Valet de Chambre de Damon.

LA FLEUR, Laquais.

La Scene eft à Autežil, chez le commandeure

LA FESTE

D'AUTEUIL,

COMEDIE.

ACTE I.

SCENE PREMIERE.

LE COMMANDEUR, LA COMTESSE.

LE COMMANDEUR.

UI, dans la Fête que j'ordonne,
Je veux faire briller, par l'art qui
l'affaifonne,

Le bon goût de mon tems que je vois
éclipfé;

Et que le Bal d'hier, dont tout Paris raisonne,

Soit par l'éclat du mien hautement effacé.

Ma niéce, c'est pour toi qu'aujourd'hui je le donne.

Pour moi!

LA COMTESSE.

LE COMMANDEUR.

Ton Mariage à demain est fixé.
LA COMTESSE.

Quoi! fitôt ?

A¿

LE COMMANDEUR.
Je ne puis par trop de diligence,
Ni par trop de magnificence
Témoigner la joye où je fuis,
De voir former une alliance,

Qui doit unir ma niéce au Fils,

Du meilleur, du plus cher de tous mes vieux Amis
Il joint l'éclat du fang aux biens fi néceffaires;
Il n'a pas vingt ans accomplis

En adreffe, à perfonne il ne le céde guéres;
De la figure il remporte le prix;

C'eft le plus beau de tous les Moufquetaires.
De ton premier hymen les noeuds mal affortis,
Ne t'ont fait éprouver qu'un fâcheux esclavage:
Il faut qu'un fecond mariage,

Te liant au deftin d'un Mari mieux tourné,
De ce malheur te dédommage,

Et te faffe à fon tour fentir tout l'avantage
D'un lien proportionné,

Tel que depuis long-tems mon foin te le ménage.
Le Marquis, c'eft l'Epoux que je t'ai deftiné,
Eft tout exprès revenu de Bretagne.
On a peint ta beauté fi parfaite à fes yeux,

Que dans l'ardeur qui l'accompagne,
Il a preffé fon retour en ces lieux.

Son Pere me l'écrit ainfi. L'amour, d'avance......
LA COMTESSE.

Mon Oncle, c'eft plutôt un defir curieux
Qui caufe fon impatience;

Ce n'eft plus l'ufage aujourd'hui
De s'enflâmer fur le raport d'autrui,
Pour une Maîtreffe inconnuë;

Pour moi, qui fuis plus ingénuë
J'avourai que le bien que l'on m'a dit de lui,
Ne m'a, jufqu'à préfent, que foiblement émuë.
Je n'en crois que mes yeux, ou plutôt ma raifon;
Mon ame, en attendant, demeure fufpendue.

LE COMMANDEUR.
Il va fe rendre ici, tu changeras de ton;
Tu fais en vain la réfoluë,

Ma Niéce, il eft fait de façon

Qu'il te fubjuguera dès la premiere vûë.
A l'afpect d'un fi beau garçon,

Tu voudras qu'au plutôt l'affaire foit concluë:
Adieu, je veux qu'Auteuil l'emporte fur Paris

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