riens fur les accents, la quantité & l'afpiration, ne doivent être regardées que comme appartenant principalement à l'harmonie, & qu'en voulant expliquer toutes les beautés des ouvrages des Orateurs & des Poëtes, ils fe font mépris en généralifant des regles très particulieres, & qui n'étoient applica bles qu'à un petit nombre d'objets. C'est ce que nous avons tâché de rendre fenfible, en traitant dans cette feconde partie de l'euphonie (1).. A Au refte, quoique je ne croie pas què la connoiffance des principes que j'ai établis fur la profodie, foit générale, foit particuliere, puiffe beaucoup augmenter le plaifir que l'on (1) Si l'on veut confulter ce qu'on a écrit de plus intéreffant fur le pouvoir de la déclamation, il faut, outre les Auteurs anciens qui ont le mieux traité de la rhétorique & de la poétique, comme Ariftote, Quintilien (liv. premier, chap. 4); Longin, Traité du Sublime, & fes Prolégomenes fur l'Enchirid. d'Epheft. lire Voffius de Viribus rhythmi & poematum cantu; les Traités des Anciens fur la Mufique, raffemblés par Méibomius; le Traité de l'Action de l'Orateur, ou de la Prononciation & du Gefte, par le docte Conrard; les Réflex. Crit. fur la Poéfie & la Peinture, par l'Abbé du Bos, tome 1, Sect. 35, liv. 1. &c. le Poëme de M. Dorat fur la Déclamation, & les Poëmes de Sanlecque & de l'Abbé de Villiers fur l'Art de précher, Les Auteurs modernes qui ont donné des ouvrages fur la Rhétorique & fur la Poétique, ont auffi traité de la Profodie & de la Prononciation. goûte dans la lecture des ouvrages de litté rature, encore moins qu'elle puiffe produire des Orateurs & des Poëtes; cependant elle procure deux avantages certains les feuls dont puiffent fe glorifier les regles générales & les préceptes dans les arts & les fciences. 19. Elle donne un plaifir réel au Lecteur lorfqu'il fe replie fur lui-même pour se demander la caufe des fentiments qu'il éprou ve; & ce plaifir eft de la même nature que tous ceux que l'on goûte dans la découverte de la vérité. Il est évident qu'il ne peut guere augmenter la fenfation, à moins qu'on ne dife qu'il la rend une feconde fois préfente, & qu'il confirme l'ame dans une jouiffance délicieufe qu'il perpétue, & que lors même qu'il détruit une douce erreur, il procure la fatisfaction d'avoir été détrompé, & fait nous dédommager en flattant notre amour propre. 2. La connoiffance des loix fondamentales du beau dans les Arts & dans les BellesLettres, fi elle n'eft utile aux Artistes & aux Auteurs dans le feu de la compofition, leur fert du moins dans la correction de leurs ouvrages, & alors elle eft prefque indifpenfable: on peut dire même qu'un efprit plié d'abord aux regles les obferve même fans s'en appercevoir lorfqu'il compofe; il n'a donc prefque pas befoin de revoir fes productions, elles font parfaites lorfqu'elles font ache vées: c'eft un fleuve tranquille dans fon cours, & qui s'avance avec majefté dans les plaines qu'il fertilife; au lieu que le génie abandonné à lui-même eft un torrent impétueux qui détruit fouvent les champs qu'il inonde.. DES DIVISION S.. NOTE PRÉLIMINAIRE, page 3 PREMIER MÉMOIRE. Théorie des Grammaires particulieres. CHAPITRE I. Principe unique fur lequel font fondées toutes les Langues, 7 CHAP. II. Des rapports de noms, ou des analogies propres à chaque Langue. Idées des Grammaires particulieres, & de leur vraie théorie, CHAP. III. Ufage des analogies purement nominales dans les différentes efpeces de Lan gues, CHAP. IV. Conclufion, 12 17 SECOND MÉMOIRE Grammaire générale & commune à toutes les Langues. 19 CHAP. I. Principe général fur lequel font fondées toutes les Langues, CHAP. II. Rapport des fons caractéristiques des idées avec les chofes, où l'on voit que ce rapport eft fondé sur un autre rapport qui 21 CHAP. III. Suite du Chapitre précédent. Rap- ports intellectuels auxquels il faut encore avoir recours, où l'on traite du langage des CHAP. IV. De l'origine des Lettres & de l'E- CHAP. V. Suite des Chapitres précédents. Pro grès des Langues & de l'Ecriture, 33 SUITE DU CHAP. V. De l'Ecriture des diffé- CHAP. VI. Rapports des idées du jugement CHAP. VIII. De la reffemblance des chofes en- tre elles, & de la reffemblance des mots en- tre eux, ou des fynonymes dans toutes les CHAP. IX. Refumé. Combien le raisonnement & toutes les fciences font néceffaires pour donner aux Langues la perfection dont elles |